
Kailasa | Le pays qui n’existe pas dirigé par un pédo narcissique
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Pédocriminel En liberté
- 25/04/2025
- 12:13
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Fondé par un gourou en cavale, le pays fictif de Kailasa étend son influence à l’international.
L’an dernier, ses adeptes ont tenté de s’approprier des terres indigènes en Bolivie. La secte n’en est pas à son coup d’essai : en 2023, elle s’était même invitée à l’ONU…
Au mois d’août 2024, le village d’Exaltación, dans le nord-est de la Bolivie, voit débarquer un trio insolite.
Drapées de robes orange et ornées de bijoux hindous, trois femmes se mêlent aux habitants. Elles se présentent comme les ambassadrices des « États-Unis de Kailasa ».
Le mystérieux pays aurait, prétendument, disparu sous les flots à cause du réchauffement climatique.
En réalité, la fausse nation a été fondée en 2019 par Nithyananda, un gourou de 47 ans, autoproclamé « homme-dieu » et « pontife suprême de l’hindouisme ».
Activement recherché en Inde pour des faits de viol sur une adepte et séquestrations d’enfants, l’homme a disparu dans la nature et ne fait plus d’apparitions publiques, sinon à travers des vidéos où il arbore un large sourire à la blancheur éclatante.
Ses partisans affirment qu’il vivrait reclus sur une île équatorienne achetée par la secte – ce que les autorités locales nient formellement.
Drapeau, constitution, banque nationale… pour un faux pays
Lui demeure introuvable, mais ses disciples occupent le terrain.
Très présents en ligne, ils fédèrent une large communauté – 500 000 abonnés sur Instagram – et sillonnent la planète en quête de légitimité.
Leur obsession : faire reconnaître Kailasa par les Nations unies. Leur site web revendique tout ce qui peut faire penser à un État souverain : drapeau, constitution, banque nationale ouverte aux cryptomonnaies ainsi qu’une myriade « d’ambassades spirituelles ».
En France, trois communes en abriteraient : Pau (Pyrénées-Atlantiques), Houilles (Yvelines) et Le Pellerin (Loire-Atlantique).
En février 2023, la secte tente un coup d’éclat.
Des ambassadeurs s’invitent à deux réunions publiques de l’ONU à Genève. L’organisation dément rapidement toute reconnaissance, évoquant une présence « hors de propos ».
Mais l’opération communication est un succès : l’affaire fait la une des journaux en Inde.
À Exaltación (Bolivie), les Cayubaba (communauté indigène locale), n’en ont jamais entendu parler. Ils accueillent ces visiteuses avec insouciance.
À l’arrivée des femmes en robes orange, les habitants sourient et les surnomment avec humour… « les carottes ».
Loin d’être de simples touristes, celles-ci commencent à s’ancrer dans la communauté.
Elles s’approchent des enfants, leur offrent des petits-déjeuners, distribuent des médicaments et les initient au yoga.
Peu à peu, elles déploient leur rhétorique en se proclamant défenseuses de l’Amazonie. Un discours qui fait mouche. À l’époque, les incendies de 2024 viennent de ravager plus de 10 millions d’hectares de forêts, frappant de plein fouet les territoires indigènes.
Le scénario bien ficelé se répète à 800 km de là. À Santa Cruz, capitale économique du pays, 17 autres « émissaires » s’infiltrent parmi la population.
En mars dernier, Silvana Vincenti, journaliste pour le quotidien bolivien « El Deber », révèle le pot aux roses : les pseudo-ambassadeurs négocient en secret des baux de location avec les chefs de villages.
Quatre communautés auraient cédé environ 500 000 ha – une superficie équivalente à cinq fois celle de Bogotá – pour moins de 200 000 dollars.
Des baux de location de 1 000 ans avec « renouvellement perpétuel »
« J’ai lu les contrats et je me suis dit : non, ce n’est pas possible, j’ai dû mal comprendre. C’était complètement délirant ! »,
Confie Silvana Vincenti au Parisien.
Longs de 40 pages, les baux concèdent à Kailasa une location de 1 000 ans, assortie d’un « renouvellement automatique et perpétuel ».
« Cela équivaut à une vente déguisée. Les contrats allaient jusqu’à conférer à Kailasa un pouvoir absolu sur l’espace aérien et le sous-sol. Les indigènes devaient aussi leur fournir eau et électricité – un comble, quand on sait que beaucoup de communautés en Bolivie n’y ont même pas accès », s’indigne la journaliste.
D’autant que Kailasa n’en est pas à son coup d’essai.
En novembre 2023, un haut fonctionnaire du gouvernement du Paraguay est contraint de démissionner après avoir signé un accord avec des représentants du « pays cosmique ».
Plus tôt, en mars 2023, Ras Baraka, le maire de Newark (dans le New Jersey), tombe à son tour dans le piège.
Ignorant que Kailasa est une nation fictive, il conclut un… jumelage officiel. La cérémonie qui scelle l’accord est même filmée. On y voit les membres de la mairie écouter sans sourciller le discours de la jeune adepte, vêtue de sa traditionnelle robe orange.
Après la médiatisation du scandale, le maire, pris de court, revient sur son engagement et qualifie l’accord d’incident « regrettable ».
En Bolivie, les contrats signés ont été déclarés inconstitutionnels, donc nuls.
L’affaire est entre les mains de la justice locale, et les autorités affirment avoir expulsé manu militari les vingt membres de la « micronation ».
Pourtant, des zones d’ombre subsistent, comme les détaille Silvana Vincenti :
« On ne sait toujours pas qui les a fait venir, comment ils ont atteint ces zones si reculées, ni comment ils ont mis la main sur les numéros des chefs indigènes… »
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