Indre-et-Loire | Sept condamnations à Tours dans une affaire de prostitution de mineures

Habitant chez ses parents, à Montlouis-sur-Loire, Margaux a 16 ou 17 ans quand elle commence à se prostituer dans plusieurs villes d’Indre-et-Loire et d’autres départements.

Elle s’est lancée après avoir vu ce que cette activité rapportait à une de ses amies, mineure elle-aussi.

L’argent lui sert notamment à payer les joints et le protoxyde d’azote qu’elle consomme quotidiennement.

En 2021, une autre amie d’enfance lui demande des conseils pour se prostituer, elle aussi.

Margaux lui crée un profil sur un site internet spécialisé, elle lui réserve des Airbnb pour les passes, s’arrange pour organiser les déplacements grâce à des amis d’enfance qui les véhiculent.

En échange, elle empoche 40% des gains de cette fille qui estime avoir gagné 144.000 euros en un an.

“Te taper des dégueulasses fait partie du taf”

Au total, entre 2021 et son interpellation, début 2024, Margaux va, comme elle dit, « aider » une dizaine de filles, quelques jours ou quelques mois.

Toutes sont en grande difficulté.

La plus jeune a 13 ans.

Même si Margaux lui conseille de se maquiller et de mettre des faux-cils pour se vieillir, certains clients partent en voyant comme elle est jeune.

Dans son réquisitoire, la procureure cite un sms envoyé par Margaux et relevé par les enquêteurs : “la petite va me rapporter plein d’argent, c’est super”.

Quand une fille veut arrêter la prostitution ou refuse certaines pratiques, Margaux lui sort des phrases du genre « te taper des dégueulasses, ça fait partie du taf ».

Une personnalité décrite par presque toutes comme brutale, sans aucune compassion.

Elle a imposé son emprise sans jamais avoir eu recours à des violences physiques, même si presque toutes les filles ont déclaré aux enquêteurs qu’elles en avaient peur.

L’avocat de Margaux, Maitre Abed Bendjador fils (ndlr : son père est aussi avocat, ils portent le même prénom) , souligne tout de même qu’elle aurait aussi sa place sur le banc des victimes puisqu’elle s’est, elle aussi, prostituée jusqu’à son interpellation.

Malgré les regrets et la honte exprimés à l’audience, Margaux est la plus lourdement condamnée : elle écope de quatre ans de prison dont 18 mois avec sursis.

Les autres prévenus, dont sa mère, sont condamnés à des peines de dix-huit mois de prison ferme avec mandat d’arrêt à six mois de prison avec sursis pour avoir transporté Margaux et les autres jeunes femmes sur les lieux de prostitution, dans des appartements qu’ils avaient parfois eux-même loués à Tours, Saint-Martin-le-Beau, Montlouis-sur-Loire, Orléans, Blois et Poitiers notamment.

Plusieurs ont aussi directement profité de l’argent de la prostitution en recevant parfois la moitié de la “commission” touchée par Margaux.