Tours | Quinze ans de réclusion pour le viol du petit-fils
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
- 25/01/2017
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La cour d’assises d’Indre-et-Loire a condamné hier un septuagénaire pour le viol de son petit-fils mineur et particulièrement vulnérable.
Quelle peine pour Roger, ce grand-père accusé d’avoir violé son petit-fils pendant l’été 2008 (lire notre édition d’hier), viol en état de récidive légale et sur quelqu’un de vulnérable ? La question a été au centre des débats d’hier.
Car, si la matérialité des faits (les relations sexuelles entre eux deux) était admise depuis la mise en cause de Roger en 2014, la contrainte, qui qualifie les relations sexuelles en viol, n’a été reconnue qu’hier du bout des lèvres.
Peu de discussions sur ces deux points hier, mais beaucoup sur la personnalité de cet homme de 72 ans, déjà condamné en 2000 à neuf ans de prison pour viol sur mineure et en 2007 à dix-huit mois ferme pour attouchements sur mineure.
Les experts psychologue et psychiatre ont certifié qu’il ne souffrait pas de pathologie mentale. Quelle peine pour lui qui, deux mois après être sorti de prison en 2005, commet les premiers attouchements et qui, en 2008, sorti en mai, viole son petit-fils en août ?
“ A son âge c’est une peine de mort ”
« Ce dossier, c’est le parcours d’un prédateur sexuel, estime Me Christophe Moysan, qui défendait la victime. Imaginez sa souffrance pendant cinq ans : il a dû lutter contre sa mère qui était persuadée que son propre père était innocent… »
Cette souffrance de l’autre, le psychologue et le psychiatre sont venus dire que l’accusé, centré sur lui-même, était dans l’incapacité d’y être sensible. Et que le pardon demandé de la veille pouvait n’être qu’une tactique de sauvegarde.
Tout comme la révélation à l’audience du fait qu’il aurait lui aussi été violé quand il avait 16 ans. « Mais, moi, je ne me suis pas plaint », avait-il lancé à la cour, ce qui sonnait comme un reproche envers son petit-fils. « C’est bien tard pour ces aveux alors que vous aviez eu de nombreuses fois l’occasion d’en parler lors de l’instruction », a rétorqué l’avocat général. Jacques-Édouard Andrault.
Alors, que faire ? Les experts ont dit que, dans ce type de délinquance, les soins ne sont efficaces que si l’auteur y adhère. Et, pour y adhérer, il faut qu’il ait pris conscience de la gravité de ses actes.
« Il est dans le déni, N’attendez pas de miracle d’une injonction de soins », a prévenu l’avocat général. Et les regrets de la onzième heure ne sont dictés que par l’intérêt face à la cour qui le juge. « Même à 72 ans, Roger reste dangereux. »
C’est pour cette raison que vingt ans de réclusion ont été requis, assortis d’une peine de sûreté égale aux deux tiers.« Et si jamais il sort de prison un jour, imposez-lui un suivi sociojudiciaire avec obligation de soins ! »
« A l’âge de Roger, c’est une peine de mort qui est requise ! », s’est indigné Me Guillaume Traynard, du barreau de Paris, défenseur de l’accusé. Il n’avait que peu de place pour remonter le courant défavorable.
Il s’est attaché à demander à la cour de prononcer une peine équilibrée dans ce dossier de la « misère sociale, affective et sexuelle », et pas une peine de mort : « Vous devez lui laisser la possibilité d’envisager l’avenir », a-t-il conclu.
Il a été partiellement entendu. Mais, avec quinze ans de réclusion sans peine de sûreté, Roger ne sortira qu’octogénaire de la prison. Si jamais il en sort.
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