Hautes-Pyrénées | Le papy détenait des fichiers pédopornographiques

Sous des abords de papy débonnaire et tranquille de 81 ans, P.R. a déjà un casier portant mention d’une condamnation aux assises en 2004 pour viols et agression sexuelle sur sa fille mais aussi sur des élèves alors qu’il était instituteur.

Il comparaissait une nouvelle fois devant le tribunal correctionnel cette fois-ci pour “enregistrement ou fixation d’image à caractère pornographique d’un mineur de 15 ans” comme l’a expliqué la présidente du tribunal, Elisabeth Gadoullet :

“C’est à la suite d’une enquête sur des consultations de sites mettant en scène des très jeunes mineurs entre 4 et 8 ans, que la veille informatique a révélé des téléchargements de ces vidéos. Grâce l’adresse IP, les enquêteurs sont remontés jusqu’à vous”.

L’homme à la barre se défend :

“Je n’ai pas souvenir d’avoir vu ces vidéos avec des petits, pour moi, c’était plutôt des adolescents”.

La présidente lui lance :

“Il ne s’agit pas de savoir si vous les avez visionnées, le téléchargement est répréhensible et vous avez reconnu que vous le faisiez depuis 10 ans avec différents mots-clés pour rechercher surtout des garçons, mais garçons ou filles, le problème est le même”.

Pui elle poursuit :

“Vous étiez muni d’un logiciel d’effacement, ce qui fait qu’il ne restait pas grand-chose lorsqu’on a examiné le matériel même s’il restait des traces”.

L’accusé tente une explication à ces comportements :

“Je pense que cela doit vendre ma jeunesse, j’étais attiré par des copains je savais quelque part, que ce que je faisais était mal mais je le faisais quand même”.

La présidente le reprend :

“Mais ça a duré quand même 10 ans, vous aviez déjà été condamné, et aux Assises ! Vous avez indiqué que c’était votre moyen pour ne pas agresser d’enfants”.

Lui parle de :

“Pulsions irraisonnées. Je n’avais pas réalisé que ce que je faisais était horrible, je ne voulais pas le réaliser”.

Le procureur de la République a estimé qu’il y aurait :

“Beaucoup de choses à dire avec ce monsieur, loin d’être une personne débonnaire et sympathique qui ne ferait pas de mal à une mouche. Depuis 2007, il a continué à visionner des enregistrements et à faire circuler ce genre d’image. Ce n’est pas un problème de compréhension, il connaissait le caractère illégal et pervers de ce à quoi il s’adonne. Aujourd’hui, à 81 ans, il dit “j’ai compris, c’est mal ce que je fais”, je crois que vous vous moquez du monde. Il faut s’assurer qu’il n’y ait plus de débordement par rapport à cela. Je requiers un emprisonnement avec sursis et un suivi socio judiciaire de 10 ans ainsi qu’une interdiction d’entrer en contact avec des mineurs”.

Me Cailleaux, l’avocate du prévenu a dressé le portrait d’un vœu monsieur pour qui :

“C’est compliqué à gérer, il faut trouver une solution pour qu’il ait une vie normale sans que personne ne soit en danger, il y a une nécessité de sanction, il est conscient de ce qu’il a à faire”.

P.R. a été condamné à 6 mois de prison avec sursis et 10 de suivi socio judiciaire, une obligation de soins et bien sûr, une interdiction d’entrer en contact avec des mineurs.