Halluin | Un père est jugé pour des agressions sexuelles commises il y a 30ans

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Pédocriminel En liberté

Sa fille a été accusée d’avoir joué les rabatteurs de jeunes filles pour son ancien compagnon…
photo d'une adolescente tendant la main pour échapper a l'agression
Les abus du père de famille ont été découverts alors qu’une fois adulte, l’une des victimes – en l’occurrence, l’une de ses filles – est passée du côté des bourreaux.

Un dossier à tiroirs. Des tiroirs scellés par le temps et, une fois ouverts, laissant échapper des remugles nauséabonds.

En février 2022, D. D., 61 ans, comparait pour agressions sexuelles sur ses deux filles. Les faits remontent à la période… 1993-1999. Les victimes étant mineures au moment des faits, la loi permet ici d’éviter la prescription.

X est née en 1987, Y en 1992. Les actes sont révélés en 2013.

Antoine Chaudey, l’avocat de D. D. rappelle :

« Mon client les déclare spontanément aux enquêteurs ».

Si cet ancien Halluinois est appelé à s’expliquer, c’est à propos de soupçons extrêmement graves pesant sur… Y. Désormais maman, elle a été accusée d’avoir joué les rabatteurs de jeunes filles au bénéfice d’un prédateur sexuel, son compagnon de l’époque. Y subira d’ailleurs, à 21 ans, 18 mois de détention préventive.

Aujourd’hui trentenaire, Y est maintenant assise dans un prétoire, écoutant son père. Elle a finalement déposé plainte en 2013.

« Je suis content d’être ici, annonce maintenant D. D. Je suis rongé par la honte. »

Un juge d’instruction a finalement écarté les charges de viol. Lui annonce un « jeu » sexuel consistant en caresses exigées à ses enfants.

Y, épaulée depuis des années par l’avocate Anne-Caroline Chiche, complète maintenant :

« Après avoir vu un psychiatre à l’hôpital psychiatrique, ça m a remonté des choses »

Frappée par une méningite dans son très jeune âge, puis d’épilepsie, elle est de santé très précaire. X, sa sœur aînée, est absente. Elle n’a pas dépêché d’avocat pour la représenter.

Un après-midi d’hiver 2022, presque trente ans de vie familiale cabossée défilent en quelques heures.

La présidente Aurélia Devos interroge :

« Avez-vous le sentiment d’avoir tout dit avec l’une et l’autre ? »

Le papa, accroché à la barre comme à une bouée de sauvetage, assure :

« Oui ».

Avant de lâcher, dans un soupir :

« Quand j’étais enfant, j’ai moi-même subi des attouchements de la part d’un membre de ma famille. »

La procureure Karine Bottini réclame quatre ans de prison, dont deux avec sursis probatoire. Délibéré le 21 février.

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