Guise | Trois petites filles utilisés comme « des esclaves sexuelles » dans un réseau

non

La plus jeune était âgée de seulement 9 mois au moment des faits…
Dès 2016, l’aînée de la fratrie avait pourtant dénoncé les faits mais l’enquête n’avait pas fait l’objet de poursuite. La faute à l’absence de lésion sexuelle sur l’enfant. Il a fallu attendre deux ans pour qu’une information judiciaire ne soit ouverte !

Six personnes ont été interpellées mardi 1er décembre avant d’être mises en examen pour des faits de viols sur mineures. Cinq hommes ont été écroués à l’issue de leurs auditions le 3 décembre à Laon.

Un vaste coup de filet a été opéré mardi 1er décembre après plus de deux ans d’enquête. Au total, six personnes ont été interpellées, principalement à Guise mais aussi à Vadencourt et à Saint-Quentin où un homme a été cueilli sur son lieu de travail.

Une opération d’envergure qui vient clôturer une longue et minutieuse enquête menée par les gendarmes de la compagnie de brigades de Guise. Présentés devant le juge d’instruction le jeudi 3 décembre, à Laon, tous ont été mis en examen à des degrés divers.

Les enfants étaient utilisés comme « des esclaves sexuels » dans « le cercle familial et amical ».

Après les actes de pédophilie à Guise, le père des enfants clame son innocence :

« Je faisais venir des gens chez moi et je leur faisais confiance ».

Trois hommes sont suspectés de viols sur deux mineures, un individu a été mis en cause pour avoir filmé les faits tandis que la mère des enfants a été mise en examen pour « non dénonciation et non empêchement de crimes ».

Désigné comme l’instigateur des sévices par les autres protagonistes du dossier, le père des victimes est suspecté de neuf infractions parmi lesquelles les viols sur ses trois filles, dont la plus jeune était âgée de seulement 9 mois au moment des faits.

Le parquet de Laon souligne :

« Il est mis en cause par tous les autres co-auteurs présumés et leurs versions sont concordantes avec celles des mineures ».

Dès 2016, l’aînée de la fratrie avait pourtant dénoncé les faits mais l’enquête n’avait pas fait l’objet de poursuite. La faute à l’absence de lésion sexuelle sur l’enfant et aux propos discordants de sa propre mère.

Il a fallu attendre deux ans pour qu’une information judiciaire ne soit ouverte, en février 2018, à la suite de nouvelles révélations et le placement des deux enfants. Des accusations cette fois-ci corroborées par l’examen médical de la fillette qui a révélé des lésions vaginales et anales.

Entendue par les enquêteurs de la brigade de Guise, la victime a livré un récit glaçant des faits commis à son encontre et sur sa sœur alors qu’elles n’étaient âgées que de 7 ans et 2 ans.

Pendant trois ans, entre 2014 et 2017, les enfants étaient utilisés « comme des esclaves sexuels », selon une source proche de l’enquête.

D’après les déclarations des fillettes et de certains co-auteurs présumés, des viols étaient commis en réunion alors que les victimes étaient attachées.

Le parquet de Laon révèle que comble de l’abject :

« Les faits étaient commis dans un cercle familial et amical ».

Outre le père des enfants mis en cause, le cousin de ce dernier et des amis étaient ainsi « sollicités » pour participer aux viols. Le tout, avec la participation du parrain de la dernière née qui filmait les scènes.

Entendus par les magistrats du pôle criminel de Laon, les mis en examen ont tous livré une version édulcorée du dossier. À l’image de cet homme de 36 ans qui a reconnu un viol tout en affirmant que la victime âgée de 8 ans était « consentante ».

Il indique avec froideur que :

« Je ne l’ai fait qu’une fois. Je sais que j’ai fait une bêtise ».

Un autre suspect affiche le même détachement. L’individu admet « seulement » trois fellations et un viol en réunion « sous la pression du père ».

Il souligne d’une voix inaudible :

« J’ai trop honte de l’avoir fait, ça m’a marqué ».

En revanche, les autres suspects ont battu en brèche les accusations dont ils font l’objet. C’est le cas du père des enfants mais également de celui d’un personnage bien connu de la justice avec 19 mentions pour exhibitions sexuelles sur son casier judiciaire.

Âgés de 36 à 65 ans, les cinq mis en examen ont été placés en détention provisoire dans différentes maisons d’arrêt de la région, et au-delà, pour éviter tout risque de concertation.

Seule la mère des enfants a été laissée libre sous contrôle judiciaire.

Source(s):