Guingamp | Un professeur condamné à 24 mois d’emprisonnement

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Pédocriminel En liberté

Un expert-psychiatre après expertise juge son comportement typiquement pédophile
Sur le quai de la gare ce 31 mai 2024, un professeur d’Arts Plastiques, âgé de 44 ans et originaire de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), pensait retrouver une adolescente de 14 ans, qu’il avait « attirée » via le réseau social, désormais fermé, Coco. Ce sont les gendarmes qui l’attendaient en réalité.

Le 31 mai dernier, un enquêteur de la brigade de recherches de Guingamp réalise une « enquête sous pseudonyme ».

Ce gendarme expressément formé pour ce type d’investigations, se crée un pseudo (une jeune fille de 14 ans) sur un site de rencontre (Coco), très souvent fréquenté par les adolescents.

Ce site a d’ailleurs été fermé par les autorités en juin dernier en raison d’un grand nombre de dérives.

À peine connecté, un individu, qui s’affiche rapidement et clairement comme adulte et marié, entre en contact avec la « jeune fille ».

À plusieurs reprises au cours de la conversation, le gendarme indique avoir 14 ans.

Cela n’empêche par cet homme de lui parler immédiatement de sexe et de lui proposer de « l’éduquer » dans ce domaine.

« Tu prends de l’âge, tu as forcément envie d’avoir des expériences ».

L’homme propose de lui enseigner des pratiques sexuelles, de la « dépuceler ».

Mais il se montre méfiant, il souhaite lui parler de vive voix. C’est alors une collègue gendarme, qui prend une voix enfantine, qui s’entretient téléphoniquement avec le prédateur sexuel.

L’individu lui propose un rendez-vous, elle répond « qu’elle ne peut pas, que sa maman est là ». 

L’homme insiste à plusieurs reprises, elle finit par accepter.

« Je suis bien content de t’avoir eu au téléphone, il y a beaucoup de fake sur internet, il faut se méfier ».

Cet homme, professeur d’arts plastiques sur Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) se tient debout devant le tribunal, le plus souvent la tête basse, la honte qu’il ressent se devine aisément.

Il tente d’incriminer les enquêteurs, « j’ai été piégé ».

La présidente du tribunal le reprend : « L’enquête n’a absolument pas été piégeante, l’enquêteur a pris beaucoup de précautions pour éviter cela. »

La magistrate rappelle au prévenu, que c’est lui qui a immédiatement dirigé la conversation sur le sexe, c’est lui qui a insisté, devant le refus de sa proie, pour obtenir un rendez-vous.

C’est ensuite le ministère public qui prend la parole, les questions sont rudes à encaisser pour le prévenu, il est acculé.

« Qu’auriez-vous réellement fait face à une jeune fille de 14 ans sur le quai de la gare ce jour-là ? »

Le prévenu répond, mais sans convaincre l’assistance : « Je ne l’aurais pas fait, je ne serais pas allé jusqu’au bout ».

Il va même jusqu’à dire : « Je l’aurais mise en garde contre les dangers d’internet ».

Le magistrat poursuit son réquisitoire : « Vous lui avez quand même bien dit qu’il devait y avoir des hôtels à Guingamp, le tout étant de trouver le bon endroit ! »

Cela affiche clairement les intentions réelles du prévenu.

L’expert psychiatre qui s’est entretenu avec le prévenu a indiqué qu’il était apte à une sanction pénale, que son discernement n’était ni aboli ni altéré.

Il précise que l’intéressé banalise les faits et qu’il a relevé chez lui un comportement typiquement pédophile.

Toujours est-il que ce sont bien les gendarmes qui attendent l’intéressé le 31 mai dernier sur le quai de la gare de Guingamp et non une adolescente comme il l’avait espéré.

Son avocat tente de le défendre, l’arrêt à Guingamp n’était qu’une correspondance, son client devait rejoindre Paimpol, ville où il donnait des cours.

C’est une peine de douze mois d’emprisonnement, dont huit avec sursis qui est requise par le ministère public.

La partie ferme étant le meilleur symbole pour refléter la gravité des faits.

L’avocat du prévenu plaide afin de tenter d’obtenir un sursis total pour son client, dont le casier judiciaire est vierge.

Après en avoir délibéré, le tribunal condamne cet homme à 24 mois d’emprisonnement entièrement assortis d’un sursis probatoire de deux ans et prononce une interdiction définitive de toutes activités en lien avec des mineurs.

Il fera également l’objet d’une inscription au FIJAIS (Fichier des délinquants sexuels).

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