Guemps | Un oncle incestueux jugé pour agression sexuelle et viol sur mineur

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Un quinquagénaire doit répondre de faits de viols et d’agressions sexuelles sur ses nièces
Depuis ces soirs ou ces nuits où tout aurait dérapé, Agathe et Estelle (l’ensemble des prénoms a été modifié pour protéger les victimes) se sont renfermées.

La première a basculé dans les scarifications, les envies de suicide, l’isolement, la seconde ne fait que pleurer, ne mange plus et nourrit une colère envers son grand-oncle.

Le tonton est devenu « le bâtard, le fils de p…, le pédophile », dixit le rapport de l’officier de gendarmerie en charge de l’enquête.

Là où Bernard jurait vouloir jouer, avec son côté graveleux bien affirmé (lire ci-contre), les deux jeunes filles, 14 et 12 ans lors des faits, situés entre fin 2017 et l’hiver 2019, ont livré aux enquêteurs des récits parfois confus sur les dates, mais qui marquent au fer rouge les victimes.

Tout débute à la boulangerie du Guempois, à Guînes, où Agathe vient aider à la réalisation des pains.

Mais une nuit, ça dérape.

Lors d’une pause, Bernard se « met à parler de sexe », d’après le PV d’audition, veut prendre la main d’Agathe pour la poser sur son sexe qu’il met ensuite sur la tête de la jeune fille.

La victime va se reposer dans le vestiaire, mais Bernard insiste, s’allonge sur elle, la bloque avec son poids.

Il lui enlève le short, la culotte.

Malgré ses tentatives pour le repousser, il parvient à la pénétrer digitalement.

Si dans les heures qui suivent il lui assure par message qu’il ne recommencera pas, Agathe évoque un deuxième épisode, cette fois-ci chez la demi-sœur de Bernard qui l’héberge à Guemps.

Agathe y est avec sa petite-cousine Estelle.

Bernard débarque pour toucher la poitrine et les fesses d’Estelle, comme il lui est arrivé de le faire à certaines de ses vendeuses de la boulangerie d’après des employés.

Durant cette soirée, les deux filles participent à des jeux, Estelle décide d’aller se coucher mais Agathe est retenue par Bernard qui lui lance « laisse-moi faire ».

Le scénario décrit est le même qu’à la boulangerie, mais cette fois-ci il aurait pénétré la victime avec son sexe.

Agathe n’ose pas crier, arrive à se dégager et fini par en parler à Estelle qui lui confie avoir vécu la même chose.

« Est-ce que je peux jouer avec toi ? », aurait lancé Bernard.

Là encore, des messages sont échangés avec le quinquagénaire qui explique qu’il ne recommencera pas.

La mère d’Agathe apprend les agissements du Guempois et sera la première à oser solliciter la police dans ce dossier en mars 2019.

En ce printemps 2021, il s’agit désormais d’établir la culpabilité de l’accusé, incarcéré depuis plus de deux ans, lequel se réfugiait durant la procédure derrière des « pulsions », et plaide non coupable pour les faits de viols, mais il reconnaît les agressions et attouchements, tout en ayant des trous de mémoire.

« J’étais venu jouer comme un copain, un ado », expliquait Bernard dans la procédure.

Un copain avec quatre décennies de plus que les victimes et un jeu qui pourrait lui coûter 20 ans de réclusion criminelle après avoir scindé une famille en deux depuis la révélation.

Qualifié d’hyperactif, démonstratif, très sociable, Bernard est avant tout un commerçant qui a surtout fait ses armes dans la boulangerie, notamment à Guînes, où il a exercé jusqu’à une liquidation judiciaire en 2018.

Père de trois enfants, lui-même issu d’une fratrie de cinq, le Guempois a perdu son père à l’âge de 7 ans, peu après la séparation de ses parents.

Proche de son beau-père, il assure avoir eu « une enfance heureuse », d’après l’expert de personnalité.

Amateur de pétanque et de marche, il a arrêté le tabac il y a quatre ans.

Qualifié de serviable, ni violent ni méchant d’après ses proches, Bernard travaille beaucoup.

Conséquence directe, « j’aime bien boire un petit verre après le boulot, confie l’accusé depuis son box. Je vais au café avec les copains, le week-end je bois un peu plus ».

Les blagues graveleuses sont coutumières pour le quinquagénaire qui n’a plus de compagne depuis 2012 (après un mariage à la fin des années 1980 et deux autres relations durant les années 2000).

« Il est un peu excessif dans tout, détaille l’expert psychiatre.

C’est un boute-en-train qui dort peu, passe beaucoup de temps au travail et a une vraie propension aux blagues de mauvais goût.

Il n’a pas une personnalité très affirmée, c’est une bonne pâte. »

Une bonne pâte vraiment pas à caser au registre des pédophiles d’après l’expert, mais « avec une attirance pour les jeunes filles formées ».

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