Metz | La mère de Lilou souhaite alerter les parents sur la réalité de la prostitution des mineurs

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Une génération qui fait peur
Prostituée de force, son présumé proxénète arrêté, elle tente depuis de se reconstruire. Sa maman souhaite témoigner pour alerter les parents sur les méthodes utilisées par ces prédateurs pour manipuler les jeunes filles.

Actualisation du 1er décembre 2024

⚠️ Ceci peut arriver à n’importe quel parent. Absolument aucune classe sociale n’est à l’abri. Savoir, c’est prévenir.

Savoir aussi qu’actuellement en France, plusieurs centaines de milliers d’hommes achètent des viols d’adolescents en se disant qu’ils vont “aux putes”.

Exigez, au moins d’avoir la certitude de leur majorité avant de passer à l’acte. J’écris “au moins” car aller “aux putes” reste, à mon avis, l’achat d’un viol y compris lorsque la personne exploitée sexuellement est adulte.

 

La maman de Lilou 16 ans victime de prostitution

“on se croit dans une série Netflix, sauf que tout est réel”.

Enlevée à Metz en octobre 2024, la jeune Lilou, 16 ans, a été retrouvée une semaine plus tard dans un train du côté de Grenoble.

C’est une mère qui navigue en plein cauchemar qui me répond au téléphone.

Le 23 octobre 2024, sa fille de 16 ans disparaît. Une semaine plus tard, la jeune femme est retrouvée saine et sauve, en apparence.

Lilou enlevée à Metz par un jeune homme va être forcée pendant plusieurs jours à avoir des rapports sexuels tarifés avec des inconnus contre son gré à Grenoble.

Une violence insoutenable pour une maman.

“C’est très très dur, un cauchemar qu’on vit en réel. Comme une série Netflix qu’on voit à la télévision sauf que là, on le vit. Je ne souhaite à personne d’avoir à lire les huit pages de déposition, des choses horribles que notre fille a subi. Je ne comprends rien à ce qui arrive, ma fille est plus forte que moi, j’ai l’impression”.

Mais la peur reste très présente pour la jeune fille.

“Tant que celui qui l’a enlevé n’avait pas été arrêté, elle ne voulait pas sortir. Quand on a été prévenu qu’il avait été incarcéré, il y a eu un grand soulagement mais elle a toujours peur, qu’il ait des complices, qu’on connaisse notre adresse”.

La maman est également mal à l’aise avec la procédure.

“On fouille dans ma vie, je ne trouve ça pas normal. Il faut bien enquêter mais ça n’est pas chez la victime qu’il faut aller voir selon moi. J’ai l’impression qu’on s’acharne, je dois justifier comment je vis. Mais je travaille, je vis dans une maison, ma fille a une chambre, elle est entourée, le cadre familial n’est pas du tout bancal !” s’agace-t-elle.

Il est vrai que dans de nombreux cas de prostitution, les mineures sont en rupture familiale.

De Metz à Grenoble

Le jour de sa disparition, Lilou en stage dans le centre-ville de Metz se serait trompée de bus. Elle demande alors son chemin à un homme en voiture, c’est lui qui va devenir son tortionnaire.

“Il l’a tiré à l’intérieur, il y avait aussi quelqu’un d’autre dans la voiture. Elle ne connaissait pas cette personne, en tout cas c’est les informations que j’ai” précise la maman.

Plusieurs témoins auraient vu la jeune femme se faire embarquer.

Six jours plus tard, la jeune femme a été retrouvée dans un train à hauteur de Voiron complètement désorientée.

“Quelqu’un l’a reconnue et est allé lui parler, elle a tout de suite demandé à ce qu’on m’appelle. J’ai demandé une photo à cette personne pour être sûre que ça soit bien elle car toute sorte de gens me contactait à ce moment-là”.

Entre ces deux évènements, c’est le cauchemar pour Lilou qui est emmenée à Grenoble pour être contrainte à avoir des rapports sexuels tarifés avec des hommes, sans doute sous l’emprise de drogues.

La réalité de la prostitution a été établie par les enquêteurs de la brigade du commissariat de Grenoble grâce à l’étude des téléphones saisis, a indiqué le procureur de la république de Grenoble après l’arrestation du mis en cause.

Un jeune majeur qui a été mis en examen des chefs de proxénétisme aggravé, soustraction de mineur, proxénétisme et recours à la prostitution de mineur. Il est actuellement en détention provisoire.

Une génération qui fait peur

La mère de la jeune victime souhaite alerter les parents sur la réalité de la prostitution forcée des mineures.

“Avant, je pensais que ça ne pouvait pas nous arriver, que ça n’arrivait que dans les films et à la télé. Maintenant, je sais que ça peut arriver à tout le monde.

En Moselle, d’après mes recherches, il y a déjà eu des cas similaires, avec la même façon de procéder et personne ne fait rien pour que ça s’arrête.

Cette génération me fait peur, de quoi ils sont capables, avec les réseaux, c’est trop facile pour les jeunes car il n’y a rien qui est surveillé.

Aujourd’hui, j’attends que les personnes qui ont violenté ma fille soient punies.

Pour l’instant, je dois juste subir, écouter et attendre comme ma fille” se désole cette maman.

Lilou qui n’est pas encore retournée au lycée, espère rapidement retomber dans l’anonymat.

Actuellement dans le département de la Moselle, la prostitution des mineurs est en forte expansion, selon la présidente de la Chambre des mineurs de la cour d’appel de Metz, Géraldine Grillon.

Une convention a d’ailleurs été signée fin 2023 entre la cour d’appel et le département pour mieux lutter contre le phénomène chez les moins de 18 ans.

D’après Géraldine Grillon interviewée par Valentin Piovesan de France 3 Metz :

“32 situations de mineurs prostitués ont été identifiées, ils sont suivis par la protection de l’enfance. Les plus jeunes ont 14 ans. Une enquête est également en cours sur un réseau de prostitution dans le département”.

Source

 

Article du 29 novembre

Dans le cadre de la disparition d’une jeune fille de 16 ans, originaire de Metz (Moselle), un homme a été interpellé lundi 18 novembre à Grenoble, puis mis en examen vendredi 22 novembre. Il est poursuivi pour proxénétisme aggravé. Il a été placé en détention provisoire.

Réapparue six jours après sa disparition survenue le 16 octobre, Lilou, une jeune fille de 16 ans, avait confié avoir été forcée de se prostituer.

Une enquête confiée à la brigade de protection de la famille de Grenoble (Isère) a confirmé son témoignage.

Nous sommes le 16 octobre 2024 lorsque Lilou, une jeune fille de 16 ans, disparaît brusquement alors qu’elle effectuait son stage dans un commerce du centre-ville de Metz.

Elle fut aperçue le même jour en compagnie d’un homme « qui avait le double de son âge, tatoué dans le cou, aux cheveux longs et frisés », indique le parquet de Grenoble (Isère).

Réapparue six jours plus tard dans un train, totalement désorientée à Voiron (Isère), près de Grenoble, elle dit avoir été forcée de se prostituer, rapporte Eric Vaillant, procureur de la République de Grenoble.

Que nous disent le contenu des téléphones saisis ?

Le principal suspect dans l’affaire, l’homme aperçu avec elle, a été interpellé le 18 novembre et mis en examen.

Mais alors, que nous disent les premières investigations menées ?

Selon l’enquête de police menée par la brigade de protection de la famille du commissariat de Grenoble, la jeune adolescente a bien été forcée à se prostituer, comme le rapporte TF1.

La jeune fille a également indiqué aux enquêteurs que le suspect percevait l’argent des clients, fournissait également les vêtements et appartements.

Durant les 96 heures de garde à vue du suspect, les enquêteurs de la brigade de protection de la famille du commissariat de Grenoble “ont permis d’établir la réalité de la prostitution de la mineure, notamment par l’étude du contenu des téléphones saisis” ajoute le parquet de Grenoble.

Dans le cadre de cette affaire, plusieurs clients ont été entendus et seront également poursuivis.

L’homme lui, a été mis en examen des chefs de “proxénétisme aggravé (car la victime est mineure, âgée de 15 à 18 ans), soustraction de mineur, proxénétisme (victime majeure), recours à la prostitution de mineur” conclut le parquet.

Il a été placé en détention provisoire vendredi 22 novembre.

 

Enfance en Danger

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