
Gradignan | Condamné à une lourde peine de prison ferme pour corruption de mineurs
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
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- 25/06/2025
- 21:14
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Debout aux côtés de son fils de 12 ans, à la barre du tribunal correctionnel de Bordeaux, cette mère de famille expose ses craintes et explose en sanglots.
« On voudrait qu’il se fasse soigner et pas qu’il ressorte sans rien. Il s’est approché de nos enfants qui, de prime abord, n’ont pas eu peur de lui parce qu’il fait ‘‘vieux monsieur’’. Mais, nous, maintenant, on est morts de trouille. »
Elle est l’une des parents de six préadolescents de 12 et 13 ans sur lesquels Didier Verhoye a jeté son dévolu, entre fin mars et mi-avril, à Gradignan.
Cet homme de 60 ans, déjà condamné à plusieurs reprises pour des infractions sexuelles sur des enfants, était jugé ce 16 juin pour « corruption de mineurs » en récidive et « agressions sexuelles sur mineurs ».
Chevelure et barbe blanche, faux airs de Père Noël, le prévenu s’en est pris à ses victimes dans ou autour d’un supermarché de Gradignan.
« Il les trouvait notamment au rayon des bonbons », relève la procureure Rachel Bray.
Ou sur un banc à proximité du magasin, où des préados avaient pour habitude de se retrouver entre copains avec leurs skates. À chaque fois, il les abordait de manière anodine.
« Vous vous présentez, vous engagez la conversation et tout à coup vous tenez des propos à connotation sexuelle », précise le président David Meleuc.
« Ça m’a mis mal à l’aise et choqué, témoigne un jeune garçon. On est vite partis. » « Il nous a demandé si on voulait son numéro de téléphone », ajoute un autre. Deux des jeunes victimes dénoncent aussi des attouchements : le sexagénaire leur aurait touché les fesses.
« Un prédateur »
Il se rendait tous les deux ou trois jours dans ce supermarché.
« Si je vous dis que vous étiez en chasse, que répondez-vous ? » l’interroge le président.
« J’ai fait des choses pas bien. Ce qu’il me faut, c’est un psy », réplique Didier Verhoye.
L’élocution difficile, le souffle court, cet invalide qui vit de l’allocation pour adulte handicapé mène une existence « marquée par la solitude », ne présente « aucune anomalie psychique ou mentale », mais sa « dangerosité crimino-sexuelle ne peut être exclue », estime un expert psychiatre qui l’a examiné.
Dans la salle, des collégiens venus assister pour la première fois à une audience écoutent avec attention la procureure qui rappelle ce qu’est la corruption de mineur, « le fait de chercher la perversion de ce mineur par des gestes ou des propos », et ce qu’est une agression sexuelle, « un attouchement imposé par surprise, violence, menace ou contrainte ».
« Ici, ce fut par surprise », poursuit Rachel Bray. La magistrate voit « un prédateur » chez le prévenu et requiert une peine « à la hauteur du nombre de petites victimes » et « à la hauteur de la récidive » : cinq ans de prison ferme et un suivi sociojudiciaire de dix ans.
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