Gisors | Pendant six ans, le garçon de 7 ans devient l’objet sexuel de son beau-père et oncle

En mai 2017, un quinquagénaire de Gisors (Eure) était jugé pour des abus sexuels commis pendant des années sur le fils de sa compagne qui est aussi son neveu. Compte-rendu.

Une histoire sordide était jugée en mai 2017 au tribunal d’Évreux (Eure).

Un quinquagénaire de Gisors comparaissait pour des faits d‘abus sexuels commis pendant plusieurs années sur le fils de sa compagne, qui est également son neveu.

Les faits ont débuté quand le garçon était âgé de sept ans.

 

La victime se confie à sa mère

Pendant des années, un quinquagénaire, un homme connu et estimé à Gisors, a abusé plusieurs fois par semaine d’un jeune garçon au sein même du foyer familial.

La maman n’a rien vu.

Jusqu’au jour où l’incroyable vérité lui a été assénée par son fils que nous appellerons Jérémy*.

Ce jour-là, en septembre 2015, Jérémy a découvert, grâce à une émission télévisée, que le comportement de son oncle et beau-père, Jean-Claude*, 58 ans aujourd’hui, ne s’inscrivait pas dans la normalité.

Et il s’est confié à sa maman qui avait repris sa liberté mais vivait à l’époque des faits avec le tortionnaire de son enfant.

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Caresses, fellations, actes pervers…

De quoi apprendre que l’auteur des faits, par ailleurs frère du père biologique de l’enfant, avait commencé à chahuter avec lui avant d’effectuer des rapprochements de plus en plus pressants.

Tellement pressants que les caresses, les fellations et d’autres actes pervers étaient devenues une habitude.

À sept ans, la victime ne comprenait pas ce qui se passait.

Tant et si bien, qu’elle a accepté de devenir un objet sexuel jusqu’à l’âge de 13 ans.

La mère a été terriblement choquée.

À tel point qu’elle a attendu plusieurs mois avant de porter plainte, en janvier 2016.

Entendu, Jean-Claude a rapidement reconnu les faits.

D’où sa mise sous mandat de dépôt au cours du mois de juin de la même année.

Jugé au tribunal d’Évreux, le prévenu, petites lunettes et crâne gagné par la calvitie, a le physique d’un papy ordinaire.

La première impression est confirmée par son profil.

Jamais condamné, il est reconnu sur le plan professionnel et ne témoigne pas de troubles de la personnalité.

Reste, qu’en fouillant un peu, on découvre son appétence pour l’échangisme et les activités sexuelles multiples et variées.

Il ne s’explique pas ce qu’il a fait :

Ce que j’ai fait est atroce. Je ne sais pas ce qui s’est passé dans ma tête

« Un an et demi après la garde à vue, vous ne savez toujours pas ? »

s’étonne l’avocat de Jérémy avant d’ajouter :

« Jean-Claude brandissait la menace de renvoyer les enfants en foyer et, désormais, la victime est extrêmement fragilisée et en perte de repères absolue ».

 

Des faits « immondes, commis avec une grande perversité »

La maman espérait comprendre aujourd’hui. Le prévenu, qui se présentait comme le sauveur de la famille, avait une emprise sur tout le monde, note une autre partie civile.

Le représentant des intérêts du frère souligne, de son côté, le fort sentiment de trahison ressenti.

Un sentiment illustré par le papa qui oscille imperceptiblement la tête et se mordille la lèvre inférieure tout en regardant, hébété, un prévenu – son frère – qu’il ne semble pas reconnaître.

Le substitut du procureur requiert, quant à lui, cinq ans de prison (dont un avec sursis) avec maintien en détention en raison de « faits, immondes, commis avec une grande perversité par un individu qui considérait l’enfant comme un instrument de plaisir ».

Enfin, l’avocat de la défense met en exergue « le contexte particulier de la famille » avant de conclure :

« l’oncle et beau-père n’a pas de casier.

Il n’a jamais connu de problèmes mais un franchissement a été commis.

Nous n’avons pas les clefs pour savoir ce qui s’est passé.

Cependant, la prise de conscience est en cours et il y a beaucoup de travail à effectuer.

De plus, les faits se sont arrêtés avant la séparation du couple ».

 

Cinq ans de prison

Le tribunal a suivi les réquisitions du parquet en condamnant Jean-Claude à cinq ans de prison ferme dont un avec sursis (mise à l’épreuve de trois ans) et à une obligation de soins.

Le prévenu est également inscrit au fichier des auteurs d’infractions sexuelles.

Il versera 10 000 euros à l’AVEDE (enquêtes sociales) ainsi que 500 euros pour frais de justice et devra indemniser la maman pour 1 500 euros et son frère à hauteur de 2 500 euros (plus 500 euros de frais de justice).

*Afin de préserver l’anonymat de la jeune victime, son prénom a été changé et le nom de famille du prévenu ne peut être dévoilé.

Les condamnations en première instance ne sont pas définitives puisque susceptibles d’appel.

Jusqu’à leur condamnation définitive, les prévenus sont donc toujours présumés innocents.

Source: L’impartial

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