Genève | Ouverture du procès d’un ancien moniteur de Caritas

Ouverture du procès d’un ancien moniteur de camps Caritas devant le Tribunal correctionnel à Genève L’homme de 36 ans est accusé d’attouchements sur 19 petites victimes dans des camps de vacances entre 2011 et 2018

Il est également accusé de contrainte pour avoir abusé les fillettes pendant leur sommeil. Le moniteur aurait aussi filmé les actes d’ordre sexuel pour les télécharger et les échanger sur le Dark net.

La petite salle du tribunal correctionnel est pleine à craquer. De nombreux plaignants, les parents des fillettes accompagnés de leurs 9 avocats. L’homme avoue tous les faits qui lui sont reprochés.

Le président du tribunal l’interroge sur son parcours chaotique. Sur ses nombreuses formations jamais abouties. Il a effectué son service civil dans une école primaire et c’est en 2007 qu’il devient moniteur dans un camp Caritas. A ce moment-là déjà, il visionne des contenus à caractère pédopornographique.

« Vous aviez l’intention de travailler dans le domaine social, avec des enfants. Ça ne vous a pas posé problème ? » interroge le juge. « J’ai pensé sincèrement que j’allais surmonter mon problème, répond le prévenu ».

En 2010, il commence à télécharger des images sur le Dark net, à raison de 500 par an. Puis en 2011, il passe à l’acte avec des très jeunes fillettes. « Vous n’avez pas demandé de l’aide? » insiste le juge. « Si, mais j’avais peur pour moi-même, peur des réactions de mon entourage ». Le prévenu dira encore : j’ai de la peine à comprendre mes pulsions.

Le procès s’est poursuivi cet après-midi avec l’interrogatoire des avocats.

Les questions de Maître Lorella Bertani, l’une des avocate des victimes, tournent autour du darknet et de l’utilisation des images collectées par le moniteur.

L’homme reconnaît qu’il avait un problème d’accumulation compulsive d’images, il en téléchargeait plus de 500 par an, dès 2010. Il explique que c’était toujours les mêmes images de filles qui tournaient sur le darknet. Pour en voir d’autres, il fallait en disposer soi-même pour pouvoir les échanger avec d’autres internautes. Il s’est donc mis à tourner lui-même des prises de vues.

Il dit qu’évoquer ces huit ans est pour lui est douloureux aujourd’hui mais Maître Bertani l’arrête : «vous agissiez de manière froide mathématique». Et d’évoquer la manière dont il parle du sexe de ces petites filles avec ses interlocuteurs.

Le prévenu répond : «je parlais d’une certaine façon sur le darknet, j’étais dans la même pulsion que lorsque j’accomplissais mes actes, un autre moi-même».

Maître Santonino, l’avocate de trois autres victimes revient sur ses déclarations à l’instruction. «Les filles venaient facilement vers moi, elles réclamaient des câlins ».

Il dit comprendre aujourd’hui seulement ce que voulaient dire ces fillettes. Il affirme avoir pris de plus en plus de risques, parce qu’inconsciemment, il savait qu’il allait se faire prendre.

Pourtant une monitrice, lui fait une remarque en 2015. Elle le trouve trop tactile avec une petite fille…mais cela ne le décide pas de cesser ses agissements.

Interrogé par son propre avocat, il reconnaît qu’il n’existe pas vraiment de thérapie qui mettra fin à cela.

«C’est quelque chose dont on ne guérit pas et avec laquelle je vais devoir apprendre à vivre» Il dit encore ressentir une douleur profonde par rapport à ses victimes et regrette de leur avoir apporté toute cette peine.

L’accusé est actuellement emprisonné à la Brenaz et suit une thérapie une fois par semaine.

Puis vient le tour des familles de victimes. Le prévenu tient sa tête entre les mains. Plusieurs mères disent la douleur d’imaginer que la photo de leur enfant est peut-être encore visionnée actuellement…comme un abus qui se répète…inlassablement.

Le procès se poursuit demain. Il se déroule à huis-clos partiel. Seules les familles et les avocats sont autorisés dans la salle. Le verdict devrait tomber vendredi soir.

Le procès se déroule à huis-clos partiel. Seules les familles et les avocats sont autorisés dans la salle.

Source : radiolac.ch

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