Gard | 20 ans de réclusion pour le violeur, Claude Di Marco, en fuite depuis des années

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Pédocriminel En liberté

En fuite, il n’a jamais pu être entendu par les enquêteurs
Illustration | Cour d'Assises du Gard
La cour d’assises du Gard a condamné, ce vendredi matin lors d’une audience par défaut, un homme en fuite depuis des années. En son absence, il est reconnu coupable de viols sur une mineure, son ex belle-fille abusée pendant de longues années alors qu’elle était très jeune et jusqu’à l’adolescence.

Il écope de la peine maximale possible, 20 ans de réclusion criminelle. Un mandat d’arrêt international est en vigueur. La victime, en pleurs à la barre de la juridiction, a vécu de terribles années d’abus sexuel.

Convoqué à comparaître ce vendredi 10 février devant la cour d’assises du Gard, Claude Di Marco était absent. Il est probablement réfugié en Roumanie où il aurait refait sa vie. Ce Vauverdois a déjà été condamné en son absence pour deux autres affaires d’escroqueries. Il est accusé, cette fois, d’avoir abusé de sa belle-fille pendant de nombreuses années.

Il était difficile d’imaginer avant les débats judiciaires que Claude Di Marco, 53 ans, puisse être au rendez-vous de son procès criminel qui s’est ouvert ce vendredi 10 février au matin. En effet, cet homme mis en examen pour des “viols avec plusieurs circonstances aggravantes”, des faits commis sur une fillette entre janvier 2006 et décembre 2012, joue l’Arlésienne depuis longtemps. En fuite, il n’a jamais pu être entendu par les enquêteurs.

Il veut échapper à ses responsablités. En mars 2016, il a dit à son fils qu’il ne retournerait pas en prison et il a pris la fuite

, indique à l’audience, l’avocat général Bertrand Baboulène qui réclame la peine maximale à l’encontre de l’accusé, c’est-à-dire 20 ans de réclusion criminelle.

On doit à la victime une réponse ferme

, ajoute le représentant du ministère public.

C’est 7 ans de combat acharné pour une victime, une famille détruite par les agissements d’un homme qui fuit ses responsabilités

, plaide pour la victime et ses proches, le pénaliste gardois, Me Hugo Ferri.

Cavale en Roumanie

Cet homme, originaire de la région de Vauvert, est recherché pour deux autres condamnations liées à des escroqueries importantes. En 2016, le tribunal correctionnel d’Alès l’a condamné à 4 ans de prison. En 2022, toujours en son absence, il a écopé de 4 ans devant le tribunal correctionnel de Périgueux (Dordogne) encore pour des escroqueries.

Avant de se voir infliger ces sanctions, il a décidé de fuir et il est depuis des années introuvable.

« Introuvable non, je l’ai retrouvé. Il se cache en Roumanie. J’ai même son adresse que j’ai donnée à la justice. Même s’il existe des conventions internationales entre la France et la Roumanie, il faut que les autorités aient vraiment envie de l’arrêter pour pouvoir lui mettre la main dessus »

, estime la maman de la jeune victime qui mène, elle aussi, un combat depuis des années pour que son ex-concubin soit présenté devant les jurés gardois.

Le fugitif, qui fait l’objet d’un mandat d’arrêt européen en bonne et due forme depuis août 2019, comme l’a confirmé à notre rédaction une source judiciaire, « n’a jamais voulu s’expliquer sur ces faits d’agressions sexuelles et viols ».

Il a préféré fuir, s’éloigner de ses condamnations pénales pour escroqueries et « mettre de la distance avec les faits d’abus sexuel dont il savait qu’ils allaient l’éclabousser »

, selon Me Ferri.

En effet, sa belle-fille en avait parlé à des proches et le père de famille savait qu’une plainte allait être déposée à son encontre.

Sa belle-fille a le courage de dénoncer les abus

La jeune victime, Isabelle(*), a déposé plainte en avril 2016 après plusieurs années d’abus et de silence. Le compagnon de sa mère aurait abusé d’elle dans son enfance sans que la jeune femme puisse dire précisément à quel âge cela avait commencé. Vers 4-5 ans probablement. Avant 10 ans, elle confiait aux enquêteurs qu’elle devait toucher les parties intimes de son beau-père, mais qu’elle ne comprenait pas à cette époque la signification de tels agissements. En grandissant, elle a eu conscience de la dérive, d’autant qu’entre ses 10 ans et ses 16 ans, son beau-père se glissait la nuit dans ses draps pour la toucher avant de lui imposer des rapports sexuels durant son adolescence.

Pour crédibiliser ses propos, la victime va livrer des traits de personnalité de son beau-père pendant les actes et des précisions sur son anatomie qui vont s’avérer exacts. Comprenant que l’étau se refermait sur lui, il a abandonné sa compagne et sa belle-fille pour trouver refuge à l’étranger où il aurait refait sa vie personnelle et professionnelle. Il n’a donc jamais pu être entendu par le magistrat instructeur et par les enquêteurs pour s’expliquer sur ces faits criminels de viols sur une enfant dont il avait la charge.

Un escroc accusé de viols

Claude Di Marco a dans le passé, d’abord été salarié dans un magasin de vêtements avant de créer sa propre société dans le même domaine. Il était installé dans une commune près de Nîmes, sur la RN 113, mais sa structure a connu des difficultés économiques et une liquidation judiciaire de son affaire a été prononcée il y a de nombreuses années.

Entre-temps, l’accusé a été condamné à deux reprises en France pour des escroqueries, mais aussi en Belgique. En 2014, il a écopé de 2 ans de prison avec sursis pour “escroquerie et faux”. On retrouve ensuite sa trace à Charleroi (Belgique) pour “faux en écriture et usage de faux”, avec une condamnation ferme de 10 mois de prison.

Une victime crédible et un accusé qui avait prévenu… de sa cavale

Les experts qui se sont penchés sur le cas de cette victime d’abus sexuel affirment que les propos de la jeune femme sont crédibles et qu’elle présente des troubles liés à des agressions et viols. Elle a notamment essayé de s’auto-mutiler.

Depuis maintenant 7 ans, Claude Di Marco est en fuite. Il a écopé ce vendredi matin de 20 ans de réclusion avec la poursuite du mandat d’arrêt international.

“La coopération internationale avec la Roumanie est quelque chose qui marche très bien”

, a voulu rassurer l’avocat général, Bertrand Baboulène, qui a ainsi donné un peu d’espoir à une famille détruite qui attend que la justice ratrappe enfin ce condamné.

(*) Le prénom a été modifié

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