France | Violences sexuelles sur mineurs, des chiffres sous-estimés

Alors que L’Église catholique est en proie à un scandale sans précédent de pédophilie et que le film “Les chatouilles” sort sur les écrans, les chiffres des violences sexuelles sur les mineurs ne sont pas clairement documentés.

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Source : LCI

Pourtant, à la lecture des études parcellaires sur le sujet, il apparaît que les mineurs sont les plus exposés aux violences sexuelles et que ces chiffres pourraient être largement sous-estimés.

Le sujet est encore tabou et très peu documenté. Pourtant, les mineurs sont les premières victimes des violences sexuelles.

Le film, “Les chatouilles” d’Andrea Bescond, adapté d’une pièce de théâtre plonge le spectateur dans l’horreur de l’enfance violée et le lent processus de reconstruction qu’il engendre.

Combien d’enfants , comme Odette, personnage principal de ce drame,  sont concernés par des violences sexuelles  sur mineurs en France ?

Le sujet questionne autant qu’il révolte d’autant qu’il pourrait être largement sous-estimé.

Très peu d’enquêtes sont menées pour déterminer l’ampleur du problème.

Officiellement, selon le ministère de la justice,  4 affaires de violences sexuelles sur 10 sont des agressions sexuelles sur mineur.

Mais il semblerait que la réalité soit difficile à évaluer car toutes les victimes ne sont pas en mesure d’en parler et de porter plainte.

Il existe de nombreuses raisons à cela : les victimes n’osent pas en parler, elles sont psycho-traumatisés, elles étaient trop petites, pensaient que ce n’était pas si grave ou encore parce qu’elles ont fait l’objet de menaces de la part de leur agresseur…

Pourtant, malgré ces données parcellaires et ces estimations, les spécialistes s’accordent sur un point : les mineurs sont la classe d’âge la plus exposées aux violences sexuelles.

Des violences qui, par ailleurs, touchent toutes les catégories sociales et toutes les franges de la population.

Dans un rapport sur la protection des mineurs victimes d’infractions sexuelles, publié au nom de la commission des lois du Sénat, on peut lire les résultats d’une enquête de l’Ined sur la population, menée en 2015.

Il en résultait que près de 40% des viols ou tentatives de viols déclarés par les femmes avaient lieu avant l’âge de 15 ans.

Pour les hommes, le taux monte à près de 60%.

Plus spécifiquement, un quart des femmes et un tiers des hommes interrogés dans cette étude ont expliqué que ces faits avaient débuté avant l’âge de 11 ans.

Plus spécifiquement, les pics de violences sexuelles sont nombreux chez les enfants.

On estime, selon les données du Ministère de l’Intérieur que le pic de violence sexuelles chez les filles est atteint entre 10 et 15 ans.

Chez les garçons, ce pic est évalué à 6 ans ; il décroît ensuite.

Autre chiffre de ce rapport, la lien entre le mineur et l’agresseur : dans plus de 87 % des cas, le mineur connaissait le mis en cause.

Pour 65 % des viols, il existait un lien d’amitié ou de connaissance avec le mis en cause et pour 22 % des cas, un lien familial ou sentimental.

Comme c’est le cas dans le film “Les chatouilles”, où le violeur est un ami de la famille.

Des résultats confirmés par l’enquête “Contexte de la sexualité en France” (CSF) réalisée en 2005 et 2006 : les attouchements et les rapports forcés concernant des mineurs ont souvent lieu dans un cadre familial ou dans une autre sphère de socialisation (école, groupe de pairs) et sont très majoritairement le fait de personnes connues de la victime.

Un rapport sur l’impact des violences sexuelles de l’enfance à l’âge adulte de l’association mémoire traumatique et victimologie, pointe d’ailleurs qu’avant 6 ans, ces violences sont infligées par un membre de la famille dans 70% des cas.

Les agresseurs sont des mineurs dans 25% des cas, des hommes dans 96% des cas et un proche dans 94% des cas.

Face à ces chiffres, combien de plaintes sont réellement déposées ?

Note de WP : Voici également notre analyse des chiffres de la pédocriminalité en 2016

Source : LCI

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