
France | Relaxe partielle et peine réduite en appel accordées à Vincent Terrasson
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
non
- 23/04/2025
- 20:50
Catégories :
Mots clés :

C’est la prime aux injonctions paradoxales faites aux jeunes victimes d’abus sexuels.
D’un côté, on leur dit ‘‘parle, on te croit’’, mais de l’autre, finalement, la parole d’un pédocriminel a plus de poids que la leur , s’emporte Me Sophie Benayoun. L’avocate bordelaise ne décolère pas depuis cette décision
Le 15 avril, Vincent Terrasson a été condamné à six ans de prison ferme par la chambre des appels correctionnels.
Il a été déclaré coupable d’une agression sexuelle sur un petit garçon de 9 ans, de voyeurisme sur deux enfants et de consultation, détention et diffusion d’images pédopornographiques.
Il a en revanche été relaxé des poursuites dont il faisait l’objet pour une deuxième agression sexuelle sur un petit garçon du même âge.
En première instance, en novembre dernier, ce trentenaire, déjà connu de la justice pour des faits similaires, avait été déclaré coupable de l’ensemble des poursuites et condamné à dix ans d’emprisonnement.
L’affaire avait éclaté en 2023 par à un signalement du FBI traquant la cyberpédocriminalité sur le dark web.
Alors qu’il venait de sortir de prison et qu’il était soumis à un suivi sociojudiciaire lui interdisant d’entrer en contact avec des mineurs, Vincent Terrasson s’était mis à fréquenter des sites pédocriminels.
Il était également devenu un joueur assidu de Fortnite, jeu en réseau par lequel il avait fait la connaissance d’enfants qu’il avait ensuite rencontrés, devenant très proches d’eux.
Tout au long de la procédure, cet homme, caissier chez un grossiste avant sa nouvelle incarcération, a farouchement nié avoir commis la moindre agression sexuelle et n’a admis le reste des poursuites qu’une fois confronté aux éléments découverts sur son matériel informatique.
Deux petits garçons de 9 ans avaient été retrouvés et auditionnés par les enquêteurs. Chacun à leur tour, ils avaient raconté avoir subi des attouchements de la part de ce « copain » de trente ans leur aîné, rencontré par l’intermédiaire de Fortnite, et qui venait passer des week-ends chez l’un, accueilli par la mère de l’enfant qui ignorait tout de son passé et acceptait qu’il dorme dans la même chambre que son fils.
Au cours de l’enquête, Vincent Terrasson a reconnu avoir baissé le short de l’un des enfants, pour voir son sexe.
C’est la seule agression qui a été retenue par la cour d’appel. Le petit garçon relatait également des agressions tandis que le trentenaire dormait avec lui.
« S’il n’existe aucune raison de mettre en doute sa parole, la cour constate que ces derniers faits, qui ont toujours été contestés par le prévenu, ne sont étayés par aucun autre élément. […] Dans ces conditions, la caractérisation d’une infraction d’agression sexuelle ne saurait résulter des seules déclarations [de l’enfant], contestées par le prévenu », précise l’arrêt qui reprend le même argument pour le deuxième petit garçon, défendu par Me Benayoun.
« Dans ce dossier, il n’y avait pas que la parole de l’un contre celle de l’autre. Il y avait des éléments confirmant les circonstances de temps et de lieu dans lesquelles un adulte, déjà condamné pour des délits sexuels impliquant des enfants, se retrouve dans le même lit qu’un petit garçon », s’étrangle Me Benayoun.
Elle entend se pourvoir en cassation.
Source(s):