France | #Metoo : Adèle Haenel accuse le réalisateur Christophe Ruggia « d’attouchements » lorsqu’elle était mineure

Dans une enquête publiée sur Mediapart, l’actrice française Adèle Haenel accuse le réalisateur Christophe Ruggia de comportements sexuels inappropriés, lorsqu’elle était âgée de 12 à 15 ans. Ce dernier nie catégoriquement les faits.

AFP / Laurent EMMANUEL

De la « prise de parole impossible » au « silence devenu insupportable », l’actrice française Adèle Haenel a décidé de briser un tabou.

Elle accuse le réalisateur de son premier film, Christophe Ruggia, « d’attouchements » et de l’avoir « harcelé sexuellement » pendant et surtout après le tournage de « Les Diables », entre 2001 et 2004. Elle l’accuse de comportements sexuels inappropriés, alors qu’elle était âgée de 12 à 15 ans, et lui de 36 à 39 ans.

Dans une enquête de cinq pages publiée sur Mediapart, qui comprend plus de 33 témoignages, Adèle Haenel décrie un processus d’emprise que le metteur en scène aurait opéré sur elle et qui aurait conduit le réalisateur à commettre des actes répréhensibles sur une mineure. La comédienne prendra la parole sur les faits décrits dans cet article, toujours sur Mediapart, ce lundi 4 novembre, à 19 h, a annoncé le média.

Selon ses avocats qui ont communiqué auprès du site d’information en ligne, Christophe Ruggia réfute

« catégoriquement avoir exercé un harcèlement quelconque ou toute espèce d’attouchement sur cette jeune fille alors mineure ».

Les souvenirs qu’Adèle Haenel livre à Mediapart sont pourtant très précis :

« Je m’asseyais toujours sur le canapé et lui en face dans le fauteuil, puis il venait sur le canapé, me collait, m’embrassait dans le cou, sentait mes cheveux, me caressait la cuisse en descendant vers mon sexe, commençait à passer sa main sous mon T-shirt vers la poitrine. Il était excité, je le repoussais, mais ça ne suffisait pas, il fallait toujours que je change de place »,

confie-t-elle.

Pour « que la honte change de camp »

« Il cherchait à avoir des relations sexuelles avec moi »,

assure-t-elle.

Elle raconte la « peur » qui la « paralysait » dans ces instants :

« Je ne bougeais pas, il m’en voulait de ne pas consentir, cela déclenchait des crises de sa part à chaque fois », 

dans le registre de la « culpabilisation », affirme-t-elle encore.

Malgré la qualification d’actes pédophiles qui pourraient caractériser ses faits présumés, Adèle Haenel affirme qu’elle ne souhaite pas porter plainte.

Elle défend surtout une démarche « militante » : « Ce n’est pas pour brûler Christophe Ruggia » mais pour « remettre le monde dans le bon sens »,

« pour que les bourreaux cessent de se pavaner et qu’ils regardent les choses en face »,

« que la honte change de camp », « que cette exploitation d’enfants, de femmes cesse »,

« qu’il n’y ait plus de possibilité de double discours ».

Source : ouest-france.fr

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