Charleroi | Le consommateur de pédoporno contactait également des mineures sur internet

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Il avait été condamné pour viol sur un enfant de moins de 10 ans en 2009
Plusieurs préventions d’une importante gravité sont reprochées à ce dernier : diffusion et détentions de fichiers pédopornographiques, incitation à la débauche et atteinte à l’intégrité sexuelle sur une mineure de 14 ans.

C’est la tête basse et les yeux rivés sur ses mains qu’il ne cesse de caresser que Christophe a comparu mercredi matin devant le tribunal correctionnel de Charleroi.

Fort heureusement, quand la justice ne parvient pas à récolter des preuves accablantes, certains collectifs réunissant des internautes traquent les prédateurs sexuels sur le Net et parviennent à récolter des informations déterminantes.

200 pages de conversation fournies au parquet

En avril dernier, le parquet de Charleroi est contacté par le collectif “Truly”.

Le groupe chasse les pédophiles sur internet en usant de faux profils de jeunes filles pour échanger avec les prédateurs sexuels, dont Christophe.

200 pages de conversation sont transmises à l’autorité judiciaire.

“Voici un prédateur qui présente un danger réel et immédiat”, glisse en note le collectif au sujet de Christophe.

Très rapidement, le dossier est mis à l’instruction et perquisition et saisie du matériel informatique de Christophe s’en suivent.

Et les résultats sont probants.

“Il y avait 117 226 photos pornographiques et plus de 14 000 fichiers pédopornographiques, dont 177 vidéos du même type dans le GSM du prévenu. La dernière photo enregistrée date de la veille de la perquisition. Les fichiers montrent des enfants très jeunes”, précise le substitut Brichet.

Hormis ces chiffres alarmants, des discussions ignobles sont retrouvées sur plusieurs réseaux sociaux.

“Sur WhatsApp, il fait partie de sept groupes qui diffusent des images pédopornographiques. Sur Twitter, il discute avec une mineure de 16 ans et se vante d’avoir déjà baisé une fille de 13 ans. Sur Telegram, on découvre trois groupes avec des termes spécifiques. Pareil sur Instagram et sur Messenger, il y a même une prise de rendez-vous avec une mineure de 16 ans pour avoir des fellations. ”

Une dizaine de mineurs, au moins, ont été contactés selon Christophe.

Un carnet rouge reprenant le nom d’une victime fait aussi partie des trouvailles effectuées chez Christophe.

Plusieurs numéros de GSM sont repris, ainsi que des descriptions telles que “plan sexe” ou “teen fidelity” à côté des numéros.

La fameuse victime dont le prénom est repris sur le carnet rouge est identifiée et passe à table.

Âgée de 14 ans à l’époque des faits, l’adolescente confirme d’emblée se rendre chez Christophe et “il me forçait”, dit-elle.

Christophe conteste avoir tripoté la mineure et demandé à cette dernière de se déshabiller.

Par contre, les propositions sexuelles adressées à la mineure ne le sont pas, “mais je ne l’ai jamais touchée”, affirme le prévenu.

Un sérieux risque de récidive

Pour le parquet, l’attitude de Christophe fait froid dans le dos et suscite la grande méfiance.

D’autant plus que ce dernier fut déjà condamné en décembre 2009 pour le viol d’un enfant de moins de 10 ans et pour un attentat à la pudeur sur un mineur de moins de 16 ans à six ans de prison.

Sorti de prison le 11 janvier 2015, Christophe a donc récidivé moins de 2 ans après avoir retrouvé la liberté.

Le rapport d’expertise conclut à un très sérieux risque de récidive. Pour protéger la société, huit ans de prison ferme sont requis.

À la défense, on plaide un sursis probatoire en insistant sur la prise de conscience opérée par Christophe.

Ce dernier confie même “avoir besoin d’aide pour ne plus aller sur ce genre de sites. ”

Jugement le 7 juin.

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