Fontenay | Le maître d’armes ligotait les enfants et les filmait
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
- 23/10/2015
- 00:00
Catégories :
Mots clés :
Sans l’intervention des sportifs du club de boxe, personne n’aurait peut-être jamais rien su des pratiques du maître d’armes du club l’Espérance de Fontenay.
Lundi soir, alors qu’il donne ses cours habituels dans la salle d’armes du gymnase Salvador-Allende, le professeur d’escrime est surpris en train de filmer un de ses élèves, ligoté.
Une scène ahurissante stoppée immédiatement par les boxeurs, qui ont tout de suite appelé la police. L’homme d’une quarantaine d’années est placé en garde à vue. Il reconnaît sans difficulté les faits. Il a été placé sous contrôle judiciaire pour agression sexuelle et remis en liberté. Il devra répondre de ses actes devant le tribunal.
Aux policiers, le maître d’armes confiera connaître un désert affectif qui l’a conduit à adopter cette conduite « déviante ». Un homme qui, se sentant « malade », attendait presque un déclic pour « mettre fin à ses dérives ».
Le professeur d’escrime avait d’ailleurs déjà connu des ennuis judiciaires, il y a quelques années en province, pour des faits similaires. Jugé à l’époque pour une atteinte sexuelle, il avait été relaxé.
Convoquée le lendemain des faits pour être entendue, la présidente du club tombe des nues en entendant les faits reprochés.
« Cela fait 10 ans qu’il travaille pour nous, nous n’avons jamais rien soupçonné, lâche la dirigeante de l’Espérance, le plus vieux club de sport de Fontenay. Certes, c’était plutôt un ado attardé, mais il partait régulièrement en déplacement avec les enfants, faisait de l’arbitrage au niveau national, tout ça sans souci. Avec les parents, nous sommes tous choqués. »
Heurtés certes, mais pas au point pour les parents concernés de déposer plainte pour l’instant.
« Je les ai réunis ce jeudi, de façon informelle, pour discuter, ajoute la présidente du club. Ce qui nous importe, c’est l’impact sur les enfants. Mais tous ont cru à un jeu, ça les a plutôt fait rire, ils n’ont pas du tout vu la connotation sexuelle de la scène. »
Une absence de traumatisme des enfants qui semble se confirmer par les éléments de l’enquête. « Ca n’empêche pas la gravité des faits, c’est une attitude inacceptable », condamne la présidente, qui a immédiatement licencié « pour faute lourde » son moniteur d’escrime et promet qu’il « ne remettra pas les pieds au club ».
Légalement, cette pratique s’apparente à du bondage, cet usage sexuel qui consiste à attacher son partenaire. Si le bondage ne constitue pas une infraction, la connotation sexuelle est clairement établie et a conduit le parquet à poursuivre le professeur d’escrime pour agression sexuelle de mineur de moins de 15 ans et atteinte à l’intimité de la vie privée par fixation d’images.
Il a interdiction d’entrer en contact avec les victimes et d’exercer une activité avec des enfants. Une injonction de soins psychologiques a également été ordonnée.
La situation va en tout cas peser sur le club. L’Espérance doit fêter d’ici à la fin de l’année ses 130 ans d’existence. Jusque-là sans scandale.
Source: http://m.leparisien.fr/
(Article daté du 15/10/2015)
Source(s):