Foix | Un sexagénaire condamné pour la 3ème fois par la cour d’assises pour des viols sur mineur

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L’accusé est condamné à dix ans de prison assortis d’une peine de sûreté de 6 ans
Réunie à Foix pour sa dernière session de 2022, la cour d’assises de l’Ariège a rendu son premier verdict, mardi en fin de journée, en condamnant l’auteur d’un viol sur un mineur de 11 ans à 10 ans de prison.

La dernière session des assises de l’Ariège pour 2022 s’est ouverte lundi sur une affaire de viol jugée à huis clos, et pour cause : âgée de 11 ans au moment des faits, qui se sont déroulés en mai 2020 à Luzenac, la victime n’a donc que 13 ans cette année, ce qui ne l’a pas empêchée d’être présente à l’audience.

Et son attitude durant ces deux jours de débats a impressionné jusqu’au défenseur de l’accusé, Me Guy Dedieu, du barreau de Foix :

“Il s’est montré digne, et remarquablement fort et mature pour son âge et compte tenu du contexte.

C’est quelqu’un qui a immédiatement attiré la sympathie, même pour l’avocat de la défense que je suis.”

Une sympathie qui a sans doute joué dans le verdict des jurés, même si le passé judiciaire du mis en cause, un homme de 65 ans aujourd’hui, a dû peser bien plus lourd dans la balance.

Aucun élément matériel en effet dans cette affaire, comme le souligne Me Dedieu :

“Le viol était dénoncé par la victime, contesté par l’auteur, mais sans constatation matérielle, pas d’élément physique, pas de traces de violences, pas de relevé d’ADN.”

Tout au long de l’audience, le mis en cause a donc continué de nier la réalité des faits.

Un lourd passé de délinquant sexuel

Mais son passé a joué contre lui.

“C’est un fait unique, mais d’un monsieur qui a la particularité d’avoir été condamné deux fois par la cour d’assises pour des faits similaires, une première fois à 10 ans dans les années 80, puis à 15 ans dans les années 2000.”

À quoi s’ajoutent d’autres condamnations pour agression sexuelle, cette fois en correctionnelle, qui ont valu à l’accusé de passer 22 ans derrière les barreaux.

“Ça signe un parcours”,

reconnaît Me Dedieu, qui a d’autant moins tenté de plaider l’acquittement que son client se trouvait en état de récidive criminelle, et encourait donc une condamnation à perpétuité.

Après que l’avocat général ait requis 15 ans à son encontre, la condamnation de l’auteur à 10 ans de prison, même assortis d’une peine de sûreté de 6 ans, d’un suivi sociojudiciaire de 6 ans et d’une inscription au fichier des délinquants sexuels, ne pouvait donc que satisfaire son avocat.

“C’est un verdict équilibré, qui confirme le statut de la victime tout en permettant à l’accusé de savoir qu’il sortira un jour, et il semble qu’il va se satisfaire de sa condamnation.

De toute façon, même innocent, avec son parcours, il lui aurait été difficile d’être entendu…” estime Me Dedieu

 

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