Foix | Un sexagénaire ayant déjà avoué le viol de sa fille alors qu’elle avait 14 ans, écope de seulement 4 ans de prison dont 2 avec sursis pour l’agression sexuelle d’une fillette de 6 ans

Deux ans ferme pour agression sexuelle sur une fillette

Me Meriem Mendil vait la lourde tache de défendre le prévenu. / Photo DDM, C,Z, archives

Hier, le tribunal correctionnel de Foix a condamné un homme de 62 ans à 4 ans de prison dont 2 avec sursis. Il a été reconnu coupable d’agression sexuelle sur une fillette de 6 ans.

L’ambiance était pesante à l’énoncé des faits. Le président du tribunal correctionnel de Foix, Hervé Barrié, n’a occulté aucun détail, face à un prévenu âgé de 62 ans sans véritable réaction.

Durant l’été 2013, dans le pays d’Olmes, l’homme a agressé sexuellement une fillette de 6 ans, devant la jeune sœur de celle-ci, âgée de 3 ans, dans une voiture.

Un délit commis dans un cadre familial, puisqu’il s’agit des enfants de parents par alliance.

Au cours de l’instruction, l’agresseur a même reconnu le viol de sa propre fille, commis en 1999 dans l’Aude alors qu’elle avait 14 ans. Des aveux qu’il a réitérés pendant l’audience d’hier.

La jeune femme, aujourd’hui âgée de 33 ans, avait cependant refusé de porter plainte contre son père, qui était tout de même jugé pour cet acte sur le terrain correctionnel, hier également, sous la prévention d’agression sexuelle par ascendant.

«Un grand-père attentionné, mais avec des problèmes d’alcool»

C’est en avril 2016 que les parents de la jeune victime décident de porter plainte contre le sexagénaire, après que leur fille ait formulé plus précisément ses accusations envers l’homme qui a abusé d’elle trois ans plus tôt, date à laquelle la fillette avait parlé de simples «baisers sur la bouche» à ses parents.

En garde à vue, le suspect reconnaîtra l’agression caractérisée, faisant même état de deux autres faits d’attouchements antérieurs. Il admettra aussi les atteintes sexuelles sur sa propre fille commises 14 ans plus tôt.

«L’enquête de voisinage fait ressortir un grand-père attentionné, qui cherche à gâter ses petits-enfants, mais qui a des problèmes d’alcool, a relaté Hervé Barrié durant l’audience. L’expert psychiatre fait état d’une possibilité de récidive qui n’est pas à exclure. Le psychologue parle d’une possible altération du discernement chez le prévenu»,

a-t-il ajouté, avant de demander à l’homme à la barre une réaction :

«Je suis coupable»,

a-t-il répondu.

«Cela peut recommencer ?»,

l’a questionné le président.

«Non, c’est fini, et je demande pardon à tous ceux que j’ai pu faire souffrir»,

a déclaré le sexagénaire, dont les propos étaient traduits du portugais par une interprète.

«Des dommages et intérêts ridicules en France»

«Mais je ne ressens ni gêne, ni honte, ni remords profonds. Je trouve ça désolant et inquiétant»,

a répliqué l’avocat des parents de la victime, qui s’est ensuite prêté à un discours inattendu au moment des demandes de réparation du préjudice :

«Les dommages et intérêts sont ridicules en France. J’ai vu dans une précédente affaire une demande de 4 000 € de dommages et intérêts. Mais 4 000 €, ça ne répare pas un tel préjudice. On se moque souvent des sommes astronomiques octroyées par la justice américaine dans ce type de dossier, mais on ferait mieux de regarder chez nous».

Dans son délibéré, le tribunal condamnera le prévenu à verser la somme de 8 000 € à la famille.

«Pas d’altération du discernement»

«Nous avons affaire à un prédateur qui opère dans sa sphère très proche. Sa propre fille n’a pas voulu aller plus loin, car elle dit qu’elle s’est reconstruite, que c’est du passé, a dit le procureur, Jean-Paul Lescat. Ce sont des faits qui découlent de pulsions libidinales. On ne peut pas retenir l’altération du discernement, car l’alcool explique mais il n’excuse pas»,

a-t-il poursuivi, requérant 4 ans de prison dont 2 avec sursis.

«L’altération est due à un ensemble d’événements. Il faut tenir compte de l’avis de l’expert. Ce n’est pas l’alcool. Le prévenu a lui-même été victime d’un viol étant enfant, a plaidé l’avocate de la défense, Me Meriem Mendil. Le psychiatre dit qu’on peut le soigner, une peine de sursis mise à l’épreuve serait donc plus adaptée».

Source : ladepeche

Source(s):