
Eure | L’ami d’un père agressait sexuellement ses filles de 7 et 10 ans
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
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- 08/10/2025
- 17:38

Le prévenu était un ami du père. Les petites âgées de 7 et 10 ans l’appelaient «tonton ».
Il faisait comme partie de la famille. Il a profité de cette intimité pour agresser sexuellement les fillettes.
Jeudi 4 septembre 2025, le quadragénaire d’Étrépagny a comparu devant le tribunal d’Évreux pour répondre d’agressions sexuelles sur mineures, commises entre juin et septembre 2019 à Suzay et Richeville, ainsi que de détention d’images à caractère pédocriminel.
Il aura fallu du temps et que la fille aînée fasse part de son mal-être pour que les faits de l’été 2019 se révèlent au grand jour en décembre 2023.
Tout ce temps, la maman constatait la fragilité de son enfant, les scarifications de la jeune fille comme autant de signes alarmants.
Mais, lorsqu’elle découvre dans le journal intime de sa fille la planification de son suicide, la mère alerte les urgences psychiatriques. C’est dans ce contexte que la parole se libère et que l’on comprend les agressions sexuelles que la jeune fille et sa petite soeur ont subies cet été-là par ce soi-disant ami de la famille.
Depuis, elle dit avoir « peur des hommes et même de son père ».
« Je ne sais pas si je me retiendrais »
À la barre, le technicien en montage de planchers techniques a une allure d’homme d’action. Mince, barbe courte, visage avenant, vêtu d’un t-shirt noir et d’un pantalon de treillis militaire, au premier regard il fait bonne impression. (ndlr : selon le journaliste car, perso, dès que je vois un type en pantalon de treillis militaire, je me dis “attention, c’est probablement un connard)
En garde à vue, le prévenu a reconnu sans difficulté l’intégralité des faits commis sur les deux fillettes pendant cet été 2019.
Devant le tribunal, il explique:
« On jouait dans la piscine. Elle était en culotte. Mon sang est monté, j’ai mis ma main. »
Il évoque les différentes situations au cours desquelles il a agressé sexuellement les deux soeurs qui n’avaient que 7 et 10 ans.
Presque avec soulagement, il admet avoir des pulsions avec les mineures. Il le dit clairement, sans faux-semblant :
« Faudrait pas que je sois seul avec elles, je ne sais pas si je me retiendrais. »
Ce penchant pédomane n’est pourtant pas un fait nouveau, car l’homme a été jugé le 22 février 2024 devant le tribunal d’Évreux pour des faits similaires commis de 2005 à 2010 à l’encontre d’une petite voisine.
Il avait écopé de six mois de prison avec sursis probatoire pendant deux ans.
Les paradoxes se succèdent à l’audience. Il dit avoir coupé avec Snapchat et Pinterest, mais collectionne 190 images et 65 vidéos à caractère pédocriminel sans y penser, par habitude.
Aussi, il lui est, en principe, interdit d’approcher les lieux fréquentés par des mineurs, mais il habite à côté d’une école….
Sans renier sa responsabilité, il évoque les algorithmes de recherche qui proposent automatiquement des images pornographiques en fonction des consultations antérieures.
Il dit ne plus avoir de problèmes avec l’alcool mais boit quatre à cinq bières par jour, tout de même.
C’est un peu fort pour la partie civile dont le préjudice est immense. La maman essuie ses larmes.
«C’est une déflagration », martèle Me Karine Alexandre, qui demande 10 000 € en dommages et intérêts pour chacune des deux victimes absentes à l’audience, ainsi que 2 000 € pour la maman.
Le parquet n’est pas en reste et requiert dix-huit mois de prison assortis d’un suivi socio judiciaire d’une durée de dix ans avec injonction de soins psychologiques et addictologiques, interdiction définitive de travail avec des mineurs, interdiction de contact pendant trois ans avec les victimes et inscription au fichier des auteurs d’infractions sexuelles et violentes. Aussi, la confiscation des scellés va sans dire.
Sans avocat, le prévenu ne cherche pas à amoindrir sa peine qu’il semble accepter en homme responsable. (ndlr : surtout, il s’en tire bien…)
L’homme n’est pas à un paradoxe près puisqu’il aborde sa déviance avec honnêteté et franchise, prêt à soigner sa pathologie.
Mais il devra dans un premier temps purger une peine de vingt-quatre mois d’emprisonnement assortie d’interdiction de contact avec les victimes et de travail avec des mineurs.
Chacune des victimes se voit accorder 6 000 € de dommages et intérêts et 600 € pour la maman.
Dernier paradoxe: les faits jugés ce jour étant antérieurs au jugement du 22 février 2024, le prévenu reste accessible à un aménagement de son incarcération, à la discrétion du juge d’application des peines.
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