États-Unis | Larry Nassar le pédocriminel aux 265 victimes gravement poignardé en prison

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Condamné à de lourdes peines en 2017 – 2018 pour des agressions sexuelles sur au moins 265 gymnastes
Larry Nassar, 59 ans, le pédocriminel aux 265 victimes et ancien médecin de l’équipe américaine de gymnastique, gravement poignardé en prison ou il purge une peine de prison à perpétuité dans une prison de Floride.

Actualisation du 31/07/2023 :

Détenu dans un centre fédéral de haute sécurité de Sumterville, en Floride, Larry Nassar a été poignardé à 10 reprises le 9 juillet par un autre prisonnier.

Après avoir été sauvé par un gardien, il a été transféré dans un hôpital et serait dans un état stable.

Si le motif de son agression reste inconnu, son profil de délinquant sexuel très médiatisé outre-Atlantique ne passe pas inaperçu et fait de lui une proie de choix en milieu carcéral.

Selon ses avocats, ce n’est pas la première fois que Larry Nassar est pris à partie en détention.

En mai 2018, dans une maison d’arrêt de l’Arizona, l’ancien médecin avait été frappé par des codétenus après avoir été extrait du quartier de haute sécurité de l’établissement.

Les autorités avaient été contraintes de transférer le criminel ultra-médiatique dans une prison de l’État de l’Oklahoma avant de le déplacer dans une autre, en Floride.

Ce dernier établissement a été décrit par un ancien détenu comme une « prison sûre » : anciens policiers, membres de gangs, délinquants sexuels et personnes LGBT peuvent se « promener librement », sans créer de troubles.

Larry Nassar, 59 ans, ancien médecin de l’équipe américaine de gymnastique, purge une peine de prison à vie après avoir été condamné à de lourdes peines en 2017 et 2018 pour des agressions sexuelles sur au moins 265 gymnastes, la plupart mineures, une affaire qui a marqué les États-Unis et le monde sportif.

Parmi ses victimes figurent notamment les célèbres gymnastes olympiques Simone Biles, Aly Raisman et McKayla Maroney.

Mais il avait aussi commis des agressions contre des athlètes de l’université d’État du Michigan et dans un club de gymnastique à Lansing où il travaillait.

 

Article du 27/01/2018

Plus de 150 jeunes filles ont témoigné au procès de l’ancien ostéopathe, déjà condamné à soixante ans de prison pour détention de matériel pédopornographique.

Le procès du docteur Larry Nassar s’est achevé, mercredi 24 janvier, dans le Michigan, par sa condamnation à une peine minimale de 40 ans de prison, pouvant aller jusqu’à 175 ans.

Le médecin avait plaidé coupable de sept chefs d’inculpation d’agressions sexuelles.

Les sept jours qu’aura duré son procès auront surtout servi à donner la parole à plus de 150 femmes et adolescentes, pour l’immense majorité d’ex-gymnastes, mineures au moment des faits, qu’il a agressées sexuellement.

Cet ostéopathe de 56 ans, qui exerçait depuis trente ans au sein de la clinique sportive de l’université de Michigan State et de la Fédération de gymnastique américaine (USA Gymnastics), avait déjà été condamné à soixante ans de prison pour détention de matériel pédopornographique.

Il ne faisait guère de doutes qu’il serait de nouveau condamné.

Ce procès hors norme s’est transformé en une séance collective de catharsis qui a mis en lumière à la fois l’horreur et la honte vécues par une génération de jeunes gymnastes, qui ont raconté, souvent pour la première fois, leur souffrance et la passivité choquante des instances censées les encadrer et les protéger.

« Les petites filles ne restent pas petites toute leur vie »

a lancé Kyle Stephens, l’une des premières à témoigner, qui a dit de ce procès qu’il a été :

« horrible mais étonnamment thérapeutique »

Les témoins, dont certains avaient moins de 10 ans au moment des faits, ont partagé le récit de leur calvaire, parfois plusieurs années après l’avoir vécu.

Les jeunes femmes ont détaillé comment, dans les coulisses de compétitions ou d’entraînements, Larry Nassar se livrait à des attouchements et à des agressions sexuelles systématiques, prétextant des massages pour soigner des blessures.

« Personne n’a rien fait parce que personne ne m’a crue »

Les victimes occupaient tous les échelons de la gymnastique, de pratiquantes amatrices universitaires jusqu’à multiples championnes olympiques.

Devant la juge Rosemarie Aquilina, qui les a qualifiées de « sœurs survivantes », elles ont témoigné, certaines anonymement, d’autres par écrit.

La majorité, cependant, a décidé de le faire en parlant publiquement, certaines se décidant après avoir vu les premières prises de parole diffusées en direct et largement reprises dans les médias.

« Chaque histoire que j’ai entendue, aujourd’hui, est un écho de tout ce que j’ai vécu. Elles parlent avec ma voix »

a dit, pendant le procès, Melissa Imrie, qui a subi des attouchements à l’âge de 12 ans et dont le traumatisme a provoqué des années de dépression.

Comme elle, des centaines de sportives jusque-là anonymes ont raconté comment ces blessures avaient profondément affecté leur vie.

« Je ne pouvais plus être une fille normale après ça, et j’ai perdu à jamais une grosse partie de mon enfance »,

a confié Jessica Thomashow, 17 ans, abusée lorsqu’elle en avait 9.

« Personne n’a rien fait parce que personne ne m’a crue. Personne ne croyait qu’un docteur respectable pouvait faire ce genre de choses. »

a dit une autre ancienne gymnaste, Katie Rasmussen.

Toutes se sont adressées directement à Larry Nassar, assis menotté à quelques mètres d’elles.

La tête de l’accusé était le plus souvent baissée, mais il levait parfois des yeux rougis lorsqu’une de celles qu’il avait molestées parlait.

« Passer quatre ou cinq jours à les écouter est une épreuve mineure, comparée aux heures de plaisir que vous avez eues à leurs dépens »

lui a asséné la juge Rosemarie Aquilina.

Avant de connaître sa peine, Larry Nassar a pris la parole pour s’excuser d’avoir « détruit émotionnellement » ses victimes.

« Je garderai vos mots avec moi pour le restant de mes jours », a-t-il dit.

La juge, elle, a complété l’annonce de la peine an lui disant :

« Je viens de signer votre arrêt de mort. »

« Nous avons besoin d’une enquête indépendante »

Si l’accumulation des témoignages a décuplé la portée médiatique du procès, ceux de multimédaillées olympiques lui ont donné un autre retentissement.

Simone Biles, McKayla Maroney, Jamie Dantzscher, Aly Raisman et Jordyn Wieber, de véritables stars aux Etats-Unis, ont ainsi reconnu avoir été victimes de Larry Nassar et ont, pour certaines, mis en cause directement la Fédération américaine de gymnastique.

« Ce n’était pas un médecin. Il m’a laissé des cicatrices mentales qui ne partiront jamais »

a dit McKayla Maroney, 22 ans aujourd’hui, mais seulement 15 lors d’un déplacement de l’équipe américaine à Tokyo au cours duquel Larry Nassar l’a touchée.

Jamie Dantzscher s’est adressé à l’accusé en disant :

« Comment osez-vous nous demander pardon. Vos jours de manipulation sont révolus. Nous avons une voix.  Nous avons du pouvoir maintenant. »

Sur son compte Twitter, la triple championne olympique Aly Raisman a écrit, en s’adressant à la fédération de gymnastique :

« Nous avons été agressées par un monstre à qui vous avez permis de prospérer pendant des décennies. Vous êtes 100 % responsables. »

La gymnaste a ajouté, cette fois devant le tribunal et son agresseur :

« Nous avons besoin d’une enquête indépendante sur ce qui s’est passé exactement, ce qui a mal tourné et comment cela peut être évité à l’avenir. »

USA Gymnastics sous le feu des critiques

Une tentative pour dépasser le procès d’un seul homme et commencer à demander des comptes aux institutions – université de Michigan State, fédération et Comité national olympique – au sein desquelles cet homme a pu agir aussi impunément pendant des décennies.

Des dizaines de plaintes ont à ce jour été déposées contre le Comité olympique.

Le fonctionnement de l’université de Michigan State fait désormais l’objet d’une enquête exigée par la NCAA, l’instance dirigeante du sport universitaire.

Mais c’est bien la fédération qui concentre le plus de critiques.

Quatre hauts dirigeants de celle-ci, dont le président, Steve Pennu, ont démissionné à la suite de cette affaire.

John Geddert, entraîneur de l’équipe championne olympique en 2012, a été suspendu par l’instance, qui dit avoir mis en place, après une longue enquête interne, une nouvelle « politique sportive sûre », qui requiert de « rapporter obligatoirement » tout soupçon d’agression sexuelle.

Des mesures cosmétiques, tardives et insuffisantes pour Aly Raisman, pour qui il y a toujours bien « quelque chose de pourri » à la fédération.

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