Estaires | Condamné à 6 mois de sursis pour corruptions de mineurs

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« Prends ton décolleté en photo et tu me l’envoies »
Un homme de 55 ans comparaissait pour deux corruptions de mineures. Le tribunal correctionnel de Dunkerque l’a “condamné” pour tentative de corruption sur l’une d’elles, sa nièce âgée de 13 ans. Il a été relaxé pour la seconde adolescente

C’est à l’occasion d’un repas de famille, en juillet 2021, que L. T., un Estairois alors âgé de 52 ans, obtient le numéro de portable de Célia ( 1), sa nièce de 13 ans.

L’ adolescente, par jeu et devant tous les invités, avait mas­sé quelques instants les épaules de son oncle.

Rien de bien méchant a priori quand l’adulte est quel­qu’un d’équilibré.

Est­-ce bien le cas de L. T. ?

Après cette réunion familiale, il a adressé des messages à connota­tion sexuelle à sa jeune nièce :

« Merci pour le massage. Je me lais­serai bien masser par toi pendant des heures. On n’aurait été qu’à deux, j’aurai pu t’en faire aussi. Dommage. Et j’aurais enlevé mon tee­shirt, ça aurait été encore mieux. »

Il lui parle de baisers dont il aimerait recouvrir son corps et l’invite à faire des câlins dans un parc.

Il lui demande des photos :

« Prends ton décolleté en photo et tu me l’envoies. »

Quand il a eu connaissance de la plainte déposée, le mis en cause s’est retranché derrière une explication de « tonton protecteur » as­sez particulière.

« J’ai vu un repor­tage à la télé sur les risques de cybe­rharcèlement. Je voulais protéger ma nièce de ce qui pouvait lui arri­ver sur les réseaux sociaux. On en­tend tellement de choses. Mon seul but était de la tester et de lui faire une leçon de morale. »

Un raisonne­ment auquel n’adhère pas la pré­sidente :

« Pourquoi vous en prendre à une potentielle victime ? »

La procureure de la République re­jette en bloc :

« C’est irrecevable et illogique. Vous avez tenté le coup et cela n’a pas marché, voilà tout. »

L’avocat de la défense plaide pour son client qu’il présente comme quelqu’un de « peu équilibré, peu raisonnable et immature suite à un psycho­traumatisme ».

Le tribunal l’a condamné à une peine d’em­prisonnement de 6 mois avec sur­sis probatoire de 2 ans.

L’Estairois était aussi accusé de corruption de mineure sur une autre adolescente, domiciliée à Laventie.

Elle était présente à l’au­dience, en compagnie de son père qui est un ami de longue date du prévenu.

Le quinquagénaire avait contacté la jeune fille sur les ré­seaux sociaux en utilisant un pseudo.

Une fois découvert, il avait aussi prétendu vouloir tester sa victime pour la protéger vis­-à­-vis des risques des réseaux so­ciaux.

Sans explication, le tribu­nal a prononcé la relaxe.

Le préve­nu avait pour tant reconnu les faits puisqu’il avait demandé par­don à ses victimes et à leurs pa­rents.

1. Le prénom de la victime mineure a été mo­difié.

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