Digosville | Un pédocriminel déjà connu de la justice récidive …

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Pédocriminel En liberté

L’homme est jugé pour des agressions sexuelles sur des petites filles
Un quinquagénaire a comparu ce mardi 22 février 2022 devant le tribunal de Cherbourg, pour des faits d’agressions sexuelles sur une petite fille de 11 ans. Il était en récidive.

Une balade en forêt pour parler d’animaux. Voilà le prétexte utilisé en février 2018, à Digosville (Manche), par un homme de 52 ans (à l’époque) pour attirer une petite fille de 11 ans, et l’isoler des autres adultes, des amis à lui.

“Il m’a touché les seins et les fesses et a essayé de m’embrasser pendant toute la promenade. Il me disait que j’étais jolie, que j’étais une bonne fille”.

Placée en famille d’accueil depuis le décès de sa mère et l’abandon par son père, « elle était en détresse, je voulais la réconforter », a tenté de se défendre le prévenu, ce mardi 22 février 2022, devant le tribunal de Cherbourg, provoquant l’incompréhension et l’indignation.

C’est en envoyant un message à sa tante maternelle, disant qu’elle voulait « confier un lourd secret », que l’alerte a été donnée par la famille d’accueil puis par la référente de l’Aide Sociale à l’Enfance de la Manche.

Comme souvent dans ce genre de dossier, un premier fil est tiré… et c’est toute une pelote qu’il faut dénouer. *

Les enquêteurs découvrent ainsi que la jeune victime avait déjà subi les mêmes attouchements, « sur les vêtements et en-dessous », de la part du quinquagénaire lors du réveillon du 31 décembre 2017, peu avant minuit.

“Je pensais juste qu’il était bourré. Mais pour la balade, il n’était pas bourré, donc j’ai eu très peur”.

À tel point que quelques semaines plus tard, elle s’est infligé par deux fois des scarifications, la seconde crise entraînant une hospitalisation du 29 avril au 18 mai 2018.

Célibataire et sans enfant, l’ancien chauffeur de car scolaire ne pouvait plus exercer cette activité professionnelle au contact de mineurs, car il avait été condamné une première fois par la justice en octobre 2010 pour… agression sexuelle sur une jeune fille de moins de 15 ans.

Et ce n’est pas tout. L’instruction a permis de découvrir que trois de ses nièces avaient également été victimes des mêmes agissements, incestueux donc, à différentes périodes : de 1994 à 2000 à Flamanville sur une pré-adolescente âgée de seulement 9 ans lors des premières « caresses » ; de 1999 à 2001 à Fermanville pour la seconde, âgée de 12 ans au début ; de 2000 à 2002 à Saint-Germain-le-Gaillard pour la troisième, âgée d’une douzaine d’années.

« Des mensonges ! »

Selon lui, à chaque fois ce sont des chatouilles, des jeux, des taquineries. Cette fois, il a nié les faits à la barre :

“C’est leur parole contre la mienne, tout ça, ce sont des mensonges !”

Avant d’évoquer un complot familial contre lui…

Dernière pièce de ce gros dossier : la victime était son ex-belle-sœur, du 1er janvier 2001 (elle avait alors 19 ans) au 30 juin 2016 à Flamanville.

« Elle s’est plainte que vous lui touchiez toujours les fesses et les seins en l’effleurant, quand vous vous faisiez la bise par exemple. Et ce n’était pas de la maladresse ! », a précisé le président du tribunal, parvenant à conserver son calme face à un prévenu toujours dans la contradiction.

L’expertise psychiatrique pratiquée en 2018 a souligné, chez cet employé au service ordures ménagères de l’Agglo :

« Une autocritique superficielle, un ton cassant, un solitaire qui n’a aucune altération de son discernement, dont la déviance pédophilique est avérée. Une personnalité marquée du sceau de l’immaturité affective ».

Pour « la gravité des faits et leur durée, le nombre de victimes, leur âge, la non-reconnaissance des faits qui empêche de traiter le problème, la dangerosité de cet homme et la récidive légale », la substitut du procureur a réclamé une peine de 6 ans de prison ferme, avec mandat de dépôt différé.

Mais aussi un suivi socio-judiciaire de 8 ans avec injonction de soins, interdiction de paraître au domicile des victimes ou d’entrer en contact avec elles, et d’exercer une activité en lien avec des mineurs, obligation de payer les dommages et intérêts aux victimes. Sinon 3 ans de prison s’ajouteront à la peine à effectuer.

La décision du tribunal a été mise en délibéré au 5 avril.

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