Digne-les-Bains | Le sexagénaire aux 17000 vidéos pédopornographiques condamné

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Il a téléchargé et partagé 161 000 images et environ 17 000 vidéos à caractère pédopornographiques
Il reste incarcéré : l’homme poursuivi pour avoir téléchargé et partagé 161 000 images et environ 17 000 vidéos à caractère pédopornographique entre juin 2022 et 2023 a été condamné à de la prison ferme par le tribunal de Digne-les-Bains.

Cheveux longs, barbe épaisse et portant petites lunettes rondes, Richard est un sexagénaire qui vit reclus, après un divorce difficile, puis le décès de sa dernière compagne au cours de l’année 2016. Présenté comme un homme violent, marginal et anarchiste par son ex-épouse, ce passionné d’informatique ne dort que 4 heures par jour et passe ses journées dans un monde virtuel, les yeux fixés sur ses écrans.

Vivant de minima sociaux, de dons d’amis et du secours populaire, sa vie s’écoule paisiblement jusqu’au 18 juillet dernier, lorsqu’au petit matin, trois fonctionnaires de la Direction territoriale de Police judiciaire de Marseille sonnent à sa porte.

Une perquisition fructueuse à son domicile

Spécialistes en cybercriminalité, ces officiers de police judiciaire assurent une veille sur internet où ils ont identifié sous le pseudonyme “Barbare 04“, l’utilisateur de deux adresses informatiques qui auraient téléchargé et partagé 161 000 images et environ 17 000 vidéos à caractère pédopornographiques entre juin 2022 et 2023.

Après une perquisition fructueuse dans l’antre du sexagénaire et la saisie puis l’analyse de plusieurs disques durs, l’homme se retrouve, menottes aux poignets, à la barre du tribunal correctionnel dignois deux jours plus tard.

Après une longue explication sur les techniques d’utilisation d’internet, sollicitée par la présidente du tribunal, le prévenu reconnaît qu’en consultant des vidéos pornographiques entre adultes, son attention a été attirée progressivement par la présence de jeunes enfants et que son objectif était de débusquer les auteurs de ces images interdites.

Une défense qui ne convainc pas

“Oui je consulte et j’ai dérivé, mais je ne réalise pas la gravité des faits”, affirme Richard qui se dit terrorisé d’être devant ce tribunal.

Nullement convaincue par la ligne de défense adoptée par cet homme, les membres du tribunal et du parquet se montrent choqués par l’importance des documents téléchargés et surtout par la présence d’actes sexuels avec de très jeunes enfants, voire même des animaux.

Malheureusement pour lui, la technique ne ment pas et l’enquête confirme qu’il a sciemment utilisé des moteurs de recherche sans équivoques ainsi que des logiciels de partages et de réseaux interdits.

Pour le substitut du procureur de la République, ce dossier renferme des images et des vidéos “abjectes, ignobles et à vomir” :

“Vous dites que vous êtes dégoûté et vous téléchargez 161 000 images, c’est difficile de vous croire cher monsieur”.

“Il persiste à se présenter comme un pourfendeur alors que dans sa dernière audition il reconnaît les faits par défi de la loi”,

insiste la magistrate du ministère public qui requiert une peine au quantum élevé de 5 années de prison dont 1 an assorti d’un sursis probatoire.

Dans son rôle, l’avocate de la défense Sandra Chaix se dit à son tour choquée, mais elle, par l’importance des réquisitions présentées par le parquet.

Après un long délibéré, le tribunal prononce l’entière culpabilité du prévenu et le condamne à 3 ans de prison dont 33 mois avec un sursis avec mise à l’épreuve et une interdiction définitive d’activités avec des mineurs.

Inscrit au fichier des auteurs d’infractions sexuelles et violentes (Fijais) et placé sous mandat de dépôt, Richard passera les trois prochains mois en prison, à la maison d’arrêt de Digne- les-Bains.

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