Digne-les-Bains | L’ami de la famille déjà condamné, soupçonné d’attouchements pédophiles

« Il a un zizi comme tonton Christophe. Je l’ai déjà touché. » Des mots terribles prononcés par une petite de 4 ans devant sa tante occupée à habiller son fils… Ce 11 février 2015, la maman de l’enfant se précipite au commissariat de Manosque en évoquant les paroles de sa fille. Tonton Christophe est convoqué par les enquêteurs.

Illustration tribunal, justice , droit , pénal , jugement , avocat , accusation , accusé , loi © Quentin reix

À la barre du tribunal correctionnel, ce petit homme malingre âgé de 31 ans répète alors ce qu’il a déclaré aux policiers. « C’est un malentendu » évoquant un incident survenu dans l’appartement de la mère de la fillette qu’il fréquente de façon assidue. Ce jour-là, alors qu’il souffre de la gale, il se gratte frénétiquement l’entrejambe. La fillette assiste à la scène. Le reste, ce ne sont qu’affabulations.

Mais Géraldine Frizzi, qui préside le tribunal correctionnel ce jeudi, rappelle les paroles spontanées de l’enfant aux policiers, qui affirmait avoir vu le sexe de tonton Christophe, et que « c’était mou, chaud et long ».

Un passé qui ne plaide pas en la faveur du prévenu

Encore des mots d’enfant difficiles à mettre en doute. De surcroît, le passé de Christophe ne plaide pas en sa faveur. En 2006, il a été condamné pour des attouchements envers une jeune nièce. Un expert psychiatre le qualifie d’hystéro-pervers et le juge dangereux, au regard de ses aveux décrivant des pulsions irrépressibles envers les fillettes. « C’est fini tout ça » affirme Christophe, qui a suivi une thérapie pendant cinq ans.

Un prévenu qui a été victime d’un viol à l’âge de 14 ans dans un internat. Un passé qu’il n’a jamais révélé à la maman de la petite.

La présidente relève aussi qu’au lendemain du dépôt de plainte, le prévenu contacte un médecin pour confirmer un diagnostic de gale. Il y a encore ces gestes de masturbation que la fillette mime devant les policiers. « Difficile de confondre des gestes de masturbation et de grattage » lance Me Henri Delaune, l’avocat de la mère.

« Beaucoup trop de malentendus » au goût de Cyrille Abbé, représentant du ministère public.

Pour lui, l’enfant évoque des faits et gestes de façon très circonstanciés spontanément, là où le prévenu se perd dans des explications oiseuses.

Et le procureur de requérir 15 mois de prison assortis de trois ans de suivi sociojudiciaire, interdiction de contact avec le foyer de la petite fille mais aussi avec tout mineur et, à défaut, un an de prison supplémentaire. « Il n’y a dans ce dossier aucun élément matériel prouvant la culpabilité de mon client » plaide enfin Me Thibault Chapuis.

La fillette est confrontée à une surexposition sexuelle permanente ? N’a-t-elle pas déclaré avoir vu un amant se promener nu dans l’appartement. « Elle a déclaré ce que sa mère et sa tante ont voulu entendre. »

Le jugement a été mis en délibéré au 27 juin.

Source : ledauphine.com

Source(s):