Deux-Sèvres | Prison avec sursis pour le pédocriminel reconnu coupable d'agression sexuelle sur une mineure vulnérable
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
- 30/09/2020
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18 mois de prison totalement assorti d’un sursis pour celui qui est décrit par l’expertise psychiatrique comme une personnalité “narcissique, perverse et manipulatrice”
Le pédocriminel devait répondre d’une agression sexuelle imposée à une personne vulnérable, une adolescente accueillie au sein d’un institut médico-éducatif (IME)
Le tribunal n’a pas fait droit à la demande de supplément d’information de son avocat et a condamné un ancien chauffeur de taxi.
Jeudi 24 septembre, au tribunal correctionnel de Niort, un ancien chauffeur de taxi, 47 ans à l’époque des faits reprochés – entre le 23 et le 25 avril 2018 –, devait répondre d’une agression sexuelle imposée à une personne vulnérable, une adolescente accueillie au sein d’un institut médico-éducatif (IME) dans le département.
L’homme, « reconverti » comme magnétiseur depuis que l’IME lui a interdit d’exercer, répond aux questions du président, Gérald Faucou.
Il nie lui avoir touché les seins ou d’avoir des fantasmes sexuels particuliers.
Il affirme une nouvelle fois, comme durant l’enquête de gendarmerie, être l’auteur d’un texte ésotérique intitulé « Alliance avec le divin », une sorte de prière dans laquelle il est demandé, entre autres, que le dossier pénal le concernant devienne invisible à la justice.
L’expertise psychiatrique décrit le prévenu comme une personnalité narcissique, perverse et manipulatrice :
« Une personne donnant dans la préciosité et la grandiloquence, se présentant en recherche de transcendance ».
Me Stéphanie Michonneau, qui conseille la victime, relève que les faits commis par le mis en cause sont encore aujourd’hui contestés :
« Pour autant, vous avez des éléments. Il doit être condamné. Pour lui, il est peut-être difficile d’avouer l’inavouable ».
L’avocate tente de décrire la souffrance de l’adolescente :
« Elle n’a jamais varié dans ses dépositions aux enquêteurs. Ce qu’elle souhaite, c’est d’être reconnue comme victime et que son agresseur soit puni ».
Le substitut du procureur de la République, Nina Blanchon, juge que les incohérences relevées dans les réponses du prévenu suffisent à elles seules pour que le tribunal entre en voie de condamnation :
Elle requiert deux ans de prison entièrement assortis d’un sursis durant une période probatoire de deux ans, toute une série d’obligations et son inscription au fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles, le Fijais.
En défense, Me Thierry Dallet n’est pas du tout du même avis et demande la relaxe de son client :
« Quand j’entends le ministère public, j’ai l’impression que nous ne sommes pas du tout dans le même dossier. On voudrait théoriser la présomption de culpabilité. C’est parole contre parole. Le doute : c’est ce qui doit guider votre réflexion ! ».
Me Thierry Dallet insiste :
« Je vous demande de juger et non pas de porter un jugement sur le bouddhisme, le yoga et le magnétisme ».
L’avocat se lance dans une critique sévère du rapport de l’expertise psychiatrique.
« Le document du médecin-chef du CHU de Poitiers est pitoyable. Il est clownesque. On a la nette impression qu’il a en horreur tout ce qui tourne autour de la spiritualité et qu’il a pris en grippe mon client ».
Au final, Me Thierry Dallet réclame une contre-expertise psychiatrique de son client et une expertise psychologique de la victime.
Deux demandes qui visiblement agacent le président du tribunal, qui lance au plaideur :
« Afin de respecter le bon déroulement du débat contradictoire, vous auriez dû en avertir préalablement le parquet et la défense. »
Le tribunal se retire pour délibérer : finalement, il ne donne pas droit à la demande de supplément d’information et condamne l’ancien chauffeur de taxi à 18 mois de prison totalement assorti d’un sursis probatoire portant sur une durée de deux ans. Il lui est fait obligation d’indemniser sa victime à hauteur de 1.500 € et son nom est inscrit au Fijais.
Source : lanouvellerepublique
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