Carcassonne | Deux ans de prison pour un pédophile

En août 2014, plusieurs polices européennes lancent un vaste coup de filet dans le milieu des amateurs d’images pédophiles. Dix-neuf ressortissants français sont ciblés par cette opération. Une cellule spécialisée de la gendarmerie traque sur la toile ces singuliers internautes.

Dans leur viseur : un Carcassonnais de 38 ans qui surfent sur deux sites et téléchargent des images mettant en scène des enfants. Les deux sites, installés au Pays-Bas et aux États Unis, ne s’arrêtent pas là, et proposent même des rencontres. Interpellé par les services de police, David reconnaît les faits. Difficile d’ailleurs pur lui de les nier. En effet, les gendarmes sous le couvert de pseudo discutent avec les présumés pédophiles. Ne se sachant pas qu’il est surveillé, David envoie même six vidéos à l’enquêteur.

Le 9 novembre dernier, le jour de son interpellation, les policiers saisissent un ordinateur dans lequel ils vont trouver plus de deux cents photos et 29 vidéos à caractère pédopornographiques.
Pour le prévenu, c’est une nouvelle «sortie de route» judiciaire. David a déjà été condamné pour des faits d’agressions sexuelles sur mineur.

Ce qui inquiète la présidente du tribunal. «D’habitude, on voit des gens, rappelle la magistrate, qui visionnent des images pornographiques puis qui passent aux agressions. Expliquez-nous !».

David peine à le faire. Bien que suivi régulièrement pas un psychiatre, le prévenu n’a jamais fait état de son appétence pour les images d’enfants dénudés. David reconnaît seulement avoir toujours «des pulsions».
Et explique : «Je ne voulais pas en parler au médecin, j’avais peur qu’il me dénonce».

Détenu depuis 35 jours, le prévenu vit mal la détention. En prison, il est un «pointeur».

Considéré dans un premier rapport psychologique comme sexuellement déviant, David affirme aujourd’hui «vouloir s’en sortir». Ce dont doute le ministère public, qui voit en lui un «pervers», qui comme «tous les pervers répond à toutes les obligations qu’on leur impose».
Et le procureur de la République de requérir deux ans de prison et la révocation sur sursis antérieur d’un an.

Reste que pour Me Emmanuelle Scholl, avocate de la défense, l’enfermement n’est pas «la solution».

À l’issue de son délibéré, le tribunal a condamné le prévenu à deux ans de prison dont un avec sursis. Mais il a également révoqué le sursis précédent et a ordonné l’inscription du prévenu sur le fichier des délinquants sexuels.

Source: http://www.ladepeche.fr/

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