
Dax | 7 ans de prison pour un pédocriminel démasqué par des « enfants virtuels »
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
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- 10/04/2025
- 21:12

C’est par visioconférence qu’Aurore Chauprade et deux autres juges du tribunal judiciaire de Dax ont entendu Richard Dubourg, ce jeudi 3 avril 2025, pour les conversations et images à caractère sexuel qu’il a échangées sur Internet « avec un grand nombre de mineures, ou des personnes se présentant comme telles ».
En détention provisoire au centre pénitentiaire de Mont-de-Marsan depuis le 26 mars 2024 suite à sa mise en examen, cet homme âgé de 58 ans avait, quelques semaines auparavant, fait l’objet d’un signalement.
Des associations luttant contre la délinquance pédophile (dont les Enfants d’Argus, présents au procès) avaient alerté le procureur de la République de Dax des agissements du prévenu.
Photos et vidéos
Dissimulé sous le pseudonyme de « Danny big dick » (1) et un second profil, ce chauffeur routier domicilié à Dax était rentré en contact avec « des enfants virtuels ».
Des profils alimentés par les bénévoles des collectifs sur des réseaux sociaux tels que Facebook et Instagram.
« Avec ce genre de pseudo, vous n’entendiez pas démarrer une conversation pour parler cuisine ou jardinage », tance Aurore Chauprade.
La magistrate instruisant le dossier n’apprécie pas les explications de Richard Dubourg :
« Je savais dès le départ qu’il s’agissait de faux comptes. Mais je pensais qu’il s’agissait d’une personne majeure, pas d’un collectif. »
Il assure avoir « cherché des personnes un peu partout à traquer », plutôt que d’avouer son attirance pour les jeunes filles.
« Il n’y a pas que ces discussions. Il y a aussi des photographies et des vidéos. Si votre but est de traquer des pédophiles, pourquoi conserver ces dossiers sur votre téléphone ? »
À ces preuves, la juge dacquoise met également au débat des extraits des différentes expertises psychologiques et psychiatriques menées sur le prévenu.
Tendance à la pédophilie
Ce dernier a en effet déjà été reconnu coupable, à deux reprises, d’agressions sexuelles commises sur les filles de son ancienne compagne, alors âgées de moins de 15 ans, et d’autres adolescentes.
« Une tendance à la pédophilie » est consignée dans un rapport d’expert daté de 2012.
Après avoir été sanctionné de premières peines d’incarcération ferme, la prison aurait transformé sa vie sexuelle.
« Depuis ma sortie, en 2017, j’ai eu zéro partenaire. Je ne suis pas obligatoirement intéressé par les jeunes filles que je croise dans la rue. »
Le « risque de récidive » consigné par les services de probation l’ayant suivi jusqu’au mois de février 2022 s’est finalement produit sur le terrain des messageries électroniques.
« Il nous dit qu’il s’est enfermé dans le virtuel. Non. Il est tout simplement devenu plus subtil », pointe Me Juliette Chapelle. Avocate des Enfants d’Argus, elle parle de la « mécanique bien huilée » établie par Richard Dubourg.
« Il envoie des photos, banalise le sexe auprès des mineurs. Il se veut un professeur qui apprend à des enfants de 10 à 14 ans à se masturber. Il leur propose de faire des photos d’eux dénudés, en leur disant que ça leur permettra de gagner un peu d’argent. »
« Un mineur qui se voit imposer des messages et des images, ce n’est pas du virtuel ! C’est une victime », souligne Benoît Fontaine.
Le procureur de la République de Dax s’attarde sur les subtilités juridiques des préventions consignées dans ce dossier. L’enquête et l’exploitation des conversations électroniques n’ont pas déterminé « de véritable enfant » pouvant avoir été corrompu par le mis en cause.
« Comportement de prédateur »
De tentative, il y a pourtant bien eu, tout comme des propositions sexuelles caractérisées.
« Il ne nie pas la matérialité des infractions, mais ne reconnaît pas leur intentionnalité. Alors qu’il s’agit d’un individu qu’on peut qualifier, au sens pénal du terme, de pédophile. »
Le réquisitoire de Benoît Fontaine est sans ambiguïté. Au-delà d’un « maintien en détention pour cinq ans », il va même jusqu’à proposer aux juges d’interdire le prévenu de tout réseau social pour une année.
Chichement défendu par son avocate, déjà partie du tribunal au moment où les juges sont venus rendre leur délibéré, Richard Dubourg est reconnu coupable.
Motivée par « un comportement de prédateur, un passé judiciaire et un discours faisant craindre une récidive », la peine porte sur sept ans de prison.
Trois autres années restent posées, pour le cas où il ne respecterait pas les injonctions de soins et autres obligations prévues par son suivi socio-judiciaire.
Il devra notamment ne pas rentrer en contact avec des mineurs et indemniser pour un montant total de 8 700 euros deux des associations l’ayant repéré sur la toile.
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