Croix | Deux ans d’emprisonnement pour le beau-père sur la fillette de 12 ans

 

Pauline avait 12 ans quand le compagnon de sa mère a eu des gestes déplacés pour la première fois.

Cela a duré presque deux ans.

L’homme a été incarcéré (pour autre cause) puis il est revenu au domicile conjugal à Croix et cela a recommencé.

Steven D. 26 ans était jugé lundi par la 5e chambre correctionnelle pour ces deux séries d’agression sexuelle sur mineur de 15 ans par ascendant.

Face aux juges, il oscillera tout au long de son procès entre farouches dénégations et attitude victimaire.

Il s’est autodiagnostiqué schizophrène, évoque une violence incontrôlable qui lui a valu d’être condamné six fois.

Le psychiatre qui l’a examiné a néanmoins éliminé tout lien avec les faits reprochés.

Son casier judiciaire comporte quatorze mentions, des cambriolages le plus souvent.

 

Des déclarations précises

Les déclarations de la jeune fille qui l’accuse sont précises tout autant que les questions du président Marc Trévidic.

Rien à faire…

Les bras croisés sur ses certitudes, Steven D. explique qu’il est victime d’un complot de sa belle-famille «  qui le déteste  ».

Seule son épouse qui est aussi la mère de Pauline le soutient.

Malgré les violences conjugales pour lesquels Steven D. a été condamné en 2015.

Malgré les accusations de sa fille aînée qu’elle n’a pas cru et qu’elle a insultée quand Pauline s’était plainte des agissements de Steven D.

L’adolescente a été placée chez une tante mais elle venait en visite chez sa mère, continuant à subir les assauts d’un beau-père qualifié de « dangereux » par les experts-psychiatres.

Me Frédéric Dartigeas, avocat de la victime estime particulièrement inquiétant le comportement du prévenu qui, depuis sa prison, continue à écrire à l’adolescente « Ma petite princesse » en lettres capitales coloriées au feutre.

 

« Un exemple de toute-puissance »

La procureure Azanie Julien-Rama déplore

« un exemple de toute puissance que l’on voit rarement ».

Elle pointe aussi les failles des systèmes sociaux et judiciaires qui n’ont pas su empêcher le renouvellement des agressions.

Me Marion Bourel en défense s’efforcera d’apporter une voix discordante.

L’avocate s’étonne du vocabulaire employé dans la procédure par une jeune victime qui a pourtant été évaluée déficiente intellectuelle :

« elle emploierait le mot attouchement alors qu’elle n’est pas capable de lire l’heure ? ».

La procureure avait requis trois ans d’emprisonnement et un suivi socio-judiciaire de cinq ans.

Steven D. a été condamné à trois ans de prison dont un avec sursis et mise à l’épreuve pendant deux ans avec mandat de dépôt.

Il est inscrit au fichier des délinquants sexuels.

Source: Nord Éclair

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