Courbevoie | Jugé à 76 ans pour des viols incestueux

Poursuivi pour avoir abusé de sa fille pendant douze ans à Courbevoie, ce vieil homme doit s’expliquer devant la cour d’assises.

Le procès se tiendra à huis clos jusqu’à vendredi. Le père incestueux risque vingt ans de réclusion. (Illustration) LP.

De cette histoire de famille sordide, rien ne sera rendu public. Ce mercredi, le procès d’un vieil homme poursuivi pour viols et agressions sexuelles incestueux s’est ouvert devant la cour d’assises des Hauts-de-Seine. Mais les portes de la salle d’audience se sont aussitôt refermées pour un procès qui se tiendra à huis clos pendant trois jours. La souffrance de la victime, abîmée depuis l’enfance par le comportement déviant de son père, ne filtrera pas. Les dénégations attendues de l’accusé non plus.

Agé maintenant de 76 ans, Théodore G. est jugé pour ce qu’il a fait subir à sa fille pendant douze années, entre 1991 et 2003, dans l’appartement familial de Courbevoie. Aux premiers attouchements, la petite n’avait que 6 ans. La dernière fois, elle en avait tout juste 18. L’âge de la majorité qu’elle attendait pour partir, se libérer des assauts de son père.

 

Premiers attouchements dans la salle de bains

Et c’est seulement dix ans plus tard, en 2013, qu’elle a décidé de déposer plainte. A quelques proches, cette femme âgée de 33 ans aujourd’hui avait pourtant raconté la porte de la chambre de ses parents qui se referme, la laissant seule aux prises avec ce père imposant caresses, fellations, masturbation. C’est une amie ayant vécu la même chose et sa propre maternité qui l’ont décidée à parler pour de bon, à poser dans une plainte ce qu’elle a subi.

Aux enquêteurs qui l’ont interrogée, puis au juge, aux experts psy, la jeune femme a toujours livré le même récit. La première fois, c’est quand sa mère a demandé à son père de lui faire un shampoing. Le père a fermé la porte à clé, l’a déshabillée… Il y eut d’autres shampoings.

Puis à l’entrée au collège de la gamine, les attouchements sont devenus de viols. Cela se passait surtout le week-end, quand sa mère, infirmière, était de service à l’hôpital. Les frères étaient invités à sortir pour que le père reste seul avec sa fille préadolescente.

 

Un accusé manipulateur

Longtemps après les faits et en l’absence de témoins directs, le procès se jouera notamment sur la parole de l’un contre celle de l’autre. Mais l’accusation se fonde aussi sur les expertises psychologiques. La crédibilité de la jeune femme ne fait pas de doutes d’après les spécialistes.

Ils décrivent un syndrome post-traumatique, la fragilité émotionnelle de la victime, la mésestime d’elle-même, son histoire intime qui l’a menée de « l’hyper-sexualisation » à « l’inhibition ».

L’accusé, lui, ouvrier d’une usine Peugeot pendant 40 ans et apprécié au travail, apparaît comme « manipulateur », « égocentré » tendance « mégalomaniaque », marqué par une « forte libido » et le « besoin de maîtriser et dominer ». Et s’il est revenu sur ses aveux partiels, lors d’une confrontation avec sa fille, il avait tout de même reconnu des dérives. Il encourt vingt ans de réclusion.

Source : leparisien

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