Coulommiers | Prison avec sursis pour détention d’une vidéo pédopornographique

Le tribunal de Meaux. (©Le Pays Briard)

En voulant « rendre service à la gamine » un matin, Antoine* ne pensait certainement pas se retrouver au tribunal mardi 10 octobre.

L’exploitation de son ordinateur et de son téléphone portable a convaincu le ministère public d’entamer des poursuites à son encontre.

Tout a commencé par une dénonciation. Une adolescente de treize ans attendait son bus pour se rendre à son collège quand une voiture s’est arrêtée à son niveau. Pensant avoir reconnu un ami de son père, elle ne s’est pas méfiée et a accepté l’invitation à se faire déposer.

Mais à peine quelques minutes plus tard, elle a pris peur quand l’homme a commencé à lui adresser plusieurs compliments et à lui caresser la main.

Elle lui a alors indiqué un autre établissement scolaire pour éviter d’être retrouvée. Avant de la quitter, Antoine*, le conducteur, lui a laissé ses coordonnées.

Une fois seule, elle a rejoint son collège et s’est précipitée chez le principal à qui elle a expliqué sa mésaventure. Les parents ont été informés et ils ont immédiatement déposé plainte.

Une enquête a été ouverte et les enregistrements de vidéosurveillance ont confirmé les déclarations de la mineure. Antoine a été interpellé et une perquisition diligentée.

L’ordinateur a révélé son contenu : de nombreux films pornographiques mais aussi et surtout une vidéo mettant en scène une jeune Africaine pré-pubère se livrant à la masturbation.

« Je voulais rendre service »

Au final, le parquet n’a retenu que cette dernière infraction pour traduire Antoine devant les juges. Visiblement à l’aise voire même décontracté à la barre, le prévenu a livré une explication plutôt nébuleuse :

« J’ai gardé cette vidéo pour servir de support à une discussion entre Antillais ! C’était pour prévenir les parents ».

Avant de poursuivre l’instruction, la présidente a présenté des excuses au père de la collégienne, convoquée par erreur.

Elle a toutefois sommé Antoine de s’expliquer : « Je pensais qu’elle avait raté son bus. Je voulais rendre service ».

Peu convaincue, elle a continué en évoquant une affaire précédente restée sans suite : l’envoi de SMS insistants à une jeune voisine de 14 ans : « Je pense à toi ».

Mais la réplique de la mère ne s’était pas fait attendre et avait mis fin à la tentative malsaine : « Arrête tes messages, c’est déplacé ! ».

La dernière question de la juge ne l’a pas déstabilisé :

« Comment auriez-vous réagi si un type de cinquante-et-un balais (sic) avait envoyé un texte à votre fille quand elle avait treize ans ? ».

Avant d’entendre la décision, Antoine s’est permis d’ajouter : « Mes amis m’ont dit, t’es trop gentil et maintenant ça retombe sur moi ».

Il a écopé de quatre mois de prison avec sursis – mise à l’épreuve. A titre de peine complémentaire, il ne pourra exercer aucun métier en rapport avec les enfants pendant cinq ans. Son nom sera ajouté au fichier des délinquants sexuels.

 

*Le prénom a été modifié

Source : Actu.fr

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