Côte d’Ivoire | Il viole sa fille de 8 ans et prend 15 ans de prison ferme

Pour le confondre, le président de la Cour va se référer aux déclarations de la fillette lors de l’enquête préliminaire. « Votre fille dit clairement que : mon papa à l’habitude d’abuser de moi depuis quand j’étais en classe de Cp ».


Quinze ans de prison ferme, c’est la sentence prononcée le 12 juillet, par les juges de la Cour d’assises de Bouaké à l’encontre de Konaté Lassina, 30 ans, cultivateur.

Et ce, pour avoir été reconnu coupable du viol de Konaté Salimata Clarisse, sa propre fille âgée de 8 ans. Les faits remontent au 2 septembre 2015, à Katiola. Ce jour-là, le prévenu, ivre, s’est jeté sur sa progéniture pour la violer.

A la barre, malgré le certificat médical établi par Dr Nangui Valérie, chirurgien-obstétricien à l’hôpital général de Katiola qui dit qu’il y a eu défloraison de la fillette avec des lésions graves constatées dans ses parties génitales, le père indigne a tenté de mener le président et la cour en bateau. « Je reconnais que j’avais pris de l’alcool et j’étais ivre. Mais je ne l’ai pas pénétrée ce jour-là. Je l’ai prise dans mes bras et j’ai frotté mon sexe entre ces cuisses et j’ai joui », raconte-t-il.

Selon l’accusé, il n’était pas lucide au moment des faits qui l’ont conduit face à la justice. « Je vous demande pardon », lance-t-il la tête baissée. Pour en savoir plus, sur cet acte du prévenu, le président de la Cour lui a posé cette question. « Faut-il retenir les frottements entre les cuisses de votre fille ou la pénétration ? » La réponse du prévenu est sans équivoque. « Les frottements ».

Pour le confondre, le président de la Cour va se référer aux déclarations de la fillette lors de l’enquête préliminaire. « Votre fille dit clairement que mon papa à l’habitude d’abuser de moi depuis quand j’étais en classe de Cp1 ».

Et d’ajouter : « Elle dit que j’ai peur de mon père. Je veux qu’on le mette prison pour ne pas qu’il fasse subir ces mêmes actes à d’autres filles ». En fait, c’est la mère qui a découvert de graves lésions au niveau des parties génitales de sa fille qui était venue en vacances scolaires chez elle à Katiola.

Harcelée de questions, sa fille avoue que son père en est l’auteur. La mère porte plainte contre le père de sa fille. Une enquête est ouverte jusqu’à son inculpation.

Pour l’avocate générale, Konaté Lassina dans sa défense veut amener la Cour a requalifié les faits de viol à l’attentat à la pudeur afin qu’il puisse profiter d’une peine moins lourde. « Je m’adresse particulièrement aux jurés qui ne sont pas des professionnels de la justice. Ne vous laisser pas distraire par les explications de l’accusé », dit-elle.

Pour elle, le prévenu ne bénéficie d’aucune circonstance atténuante. Les faits étant suffisamment établis, elle a requis la prison à vie. Contrairement à l’avocate générale, Me N’Golo Coulibaly Daouda, avocat de la défense commis d’office a plaidé pour une requalification des faits.

Pour lui, le certificat médical a été établi dans des circonstances douteuses rien que pour aggraver les faits.

« Mesdames et Messieurs de la Cour, pensez qu’une fillette de cet âge peux subir des assauts sexuels répétés de son père durant toutes ces années sans qu’elle ne tombe malade ? », interroge-t-il. « Nous savons comment les certificats médicaux s’établissent souvent avec la plus grande complaisance », dit-il.

Au regard de ses arguments, il a plaidé auprès de la Cour pour une peine moins lourde que celle requis par l’avocate générale.

« Ce n’est pas en condamnant mon client à la perpétuité que vous rendrez service à sa fille. Redonnez lui une autre chance afin qu’il puisse retrouver vite sa fille pour lui apporter l’amour paternel », lance-t-il.

La Cour, après délibération, a maintenu le cas de viol et a condamné Konaté Lassina à 15 ans de prison ferme.

Source : fratmat.info

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