Chartres | Un père de famille de 51 ans condamné à 15 ans ferme pour les viols de ses trois filles, sa femme prend 18 mois avec sursis pour non-dénonciation

La cour d’assises d’Eure-et-Loir a rendu son verdict, ce mardi 20 novembre 2018. Quinze ans de réclusion criminelle pour le père violeur de ses filles, un an et demi avec sursis pour la mère qui ne l’a pas dénoncé. Le prix de la « conspiration du silence ».

Photo d’archives. © Quentin reix

Accusé de viols et d’agressions sexuelles sur ses trois filles, entre leurs 6 et leurs 14 ans, dans la maison familiale d’un village du sud de l’Eure-et-Loir, l’homme de 51 ans est condamné à 15 de réclusion.

L’aînée, aujourd’hui âgée de 24 ans, s’est décidée à porter plainte la première en 2016.

Elle expliquait vendredi qu’elle est « partagée entre un sentiment de culpabilité d’avoir brisé la famille, et le sentiment de bien avoir fait pour protéger en particulier sa petite sœur ».

La cadette des trois filles, 20 ans, avait refusé de porter plainte contre son père, mais elle demande finalement au procès d’être reconnue comme une victime.

Elle raconte, la gorge nouée par des sanglots :

« Lorsque nous en avons parlé avec ma sœur aînée, nous nous sommes rendu compte que nous subissions la même chose.

Mais il ne m’a jamais obligée.

J’acceptais, car j’avais peur que si je refusais, il soit triste ».

Une nuance qui aux yeux du président de la cour d’assises ne remet pas en cause la qualification de viol.

L’enfant n’avait qu’une dizaine d’années, un constat suffisant pour justifier la contrainte morale.

Elle en avait parlé à sa mère, en 2015 :

« Elle m’a tout de suite cru.

Mais je lui ai aussi dit que si notre père partait en prison, on serait dans la merde ».

La mère n’a pas parlé.

D’un commun accord avec ses deux plus jeunes filles, mais cela ne l’empêche pas d’être jugée pour ne pas avoir dénoncé son mari à la justice.

La cadette, 14 ans aujourd’hui, assure ne pas avoir été violée par son père :

« Il m’a fait des attouchements.

Je veux surtout oublier.

Ça me dégoûtait ».

Elle n’en dit pas plus.

Tout ce qu’elle souhaite, c’est que son père « n’aille pas en prison ».

Mais, précise la mère, « qu’il soit libre ou non, il ne remettra pas les pieds à la maison ».

Elle est condamnée à un an et demi de prison avec sursis.

Son mari, en détention depuis près de deux ans, est condamné à quinze ans.

À sa sortie de prison, il sera astreint à un suivi sociojudiciaire pendant cinq ans, sous peine de retourner cinq ans de plus en prison.

Sources : L’écho Républicain & L’écho Républicain

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