Chartres | Un accompagnant religieux crée un faux compte Snapchat pour corrompre 2 mineurs

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Pédocriminel En liberté

Dissimulé derrière ce réseau social, l’adulte lui aurait demandé des photos de lui nu
Un Chartrain de 60 ans a été placé sous contrôle judiciaire, le 24 février 2022, dans une affaire de corruption de mineurs présumée.

La brigade des mineurs a enquêté sur une affaire de corruption de mineurs dans le milieu catholique.

Un homme de 60 ans soupçonné d’avoir contacté deux mineurs, dissimulé derrière un faux profil, sur un compte Snapchat,

« Pour leur poser des questions à caractère sexuel et réclamer l’envoi de photos intimes » a indiqué le procureur de la République, Rémi Coutin.

L’enquête, confiée à la brigade des mineurs de Chartres, a débuté, le 14 décembre 2020, après un signalement écrit, rédigé par le diocèse de Chartres.

Les investigations ont été minutieuses et très longues sur ce suspect, un « laïc engagé ».

Un stratagème

Une famille aurait évoqué les déclarations de son fils, 15 ans au moment des faits présumés, mettant en avant le comportement suspect d’un homme, un accompagnant lors des retraites spirituelles pour la préparation au sacrement de la confirmation.

Selon le procureur:

« L’adolescent aurait été mis en confiance ».

Pendant toute la préparation, le suspect, présumé innocent, aurait été omniprésent dans la vie du mineur, allant jusqu’à l’emmener au restaurant ou à le suivre lors d’autres activités.

Au fil du temps, sa présence régulière aurait dérangé le jeune.

Selon nos informations, l’accompagnant est soupçonné d’avoir :

« Inventé un stratagème pour rester en lien avec le mineur : il lui aurait prêté un téléphone portable afin de rester en contact permanent avec lui, même en soirée ».

Sur Snapchat, l’adolescent avait entretenu de brèves conversations avec un autre jeune :

« Il ignorait qu’il s’agissait en fait de cet homme. »

Faux profil sur snapchat

Avant de lui rendre le téléphone, l’adolescent a voulu effacer ses données personnelles.

C’est lors de cette manipulation qu’il aurait découvert dans ce téléphone le compte Snapchat du sexagénaire avec son profil réel, mais aussi avec un second profil, celui d’un adolescent, illustré par une photo de jeune.

Il se serait aperçu que ce dernier profil l’avait contacté sur le réseau social, bien avant qu’il fasse connaissance avec l’accompagnant.

Rémi Coutin souligne :

« Il lui aurait posé des questions d’ordre sexuel »

L’adolescent avait mis fin aux échanges. Il s’agissait bien d’un faux profil.

Le téléphone comportait aussi des photos de jeunes hommes nus.

Une autre famille de Chartres aurait, elle aussi, effectué un signalement au diocèse.

Les parents auraient dénoncé des comportements étranges du même homme, avec le même mode opératoire.

« Il a reconnu les faits »

Il aurait envoyé de très nombreux messages à leur fils, âgé de 14 ans. Les parents se sont étonnés de ces échanges intensifs.

Une enquêtrice du commissariat de Chartres a reçu l’adolescent. Elle lui a montré la photo du faux profil du suspect.

Le mineur l’aurait reconnu, il aurait été contacté par ce faux profil lors de sa retraite spirituelle.

Dissimulé derrière ce réseau social, l’adulte lui aurait demandé des photos de lui nu.

Les questions posées aux deux victimes présumées seraient identiques.

Le suspect a été interpellé chez lui, à Chartres, le 23 février.

Son téléphone portable et son ordinateur, saisis, sont en cours d’exploitation.

Le faux profil sur les réseaux sociaux aurait déjà été retrouvé.

« Il a reconnu les faits lors de son audition, sans avocat », a complété le procureur

Les faits dont il est soupçonné dureraient depuis six ans.

Le suspect, marié et père de famille, serait décrit comme serviable et très investi dans sa paroisse :

« Il n’a jamais été condamné par la justice. »

Déféré, le Chartrain a été placé sous contrôle judiciaire.

Il a interdiction d’entrer en contact avec les victimes présumées, d’exercer une activité en lien avec des enfants, une obligation de pointer au commissariat et une obligation de soins.

« Une information judiciaire a été ouverte le 24 février, afin, notamment, de chercher l’existence d’éventuelles autres victimes », précise le procureur.

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