Charente-Maritime | Il consultait de la pédopornographie plusieurs heures par jour

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Pédocriminel En liberté

Un homme de 48 ans, arrêté lors d’un vaste coup de filet en décembre 2023
Un homme de 48 ans, arrêté lors d’un vaste coup de filet, écope d’un an de prison avec sursis pour avoir détenu des centaines d’images d’enfants abusés. Il se dit dégoûté par ce qu’il a fait et confie ne pas encore avoir tout dit à la psychologue qu’il voit tous les 15 jours…

Il se dit dégoûté par ce qu’il a fait et confie ne pas encore avoir tout dit à la psychologue qu’il voit tous les 15 jours depuis son interpellation…

«Ces contenus existent parce que des personnes comme vous les regardent»,

assène la présidente de l’audience Anissa Oumohand en ce jeudi après-midi 4 juillet 2024, au tribunal correctionnel de Saintes.

«Je regrette le mal que j’ai fait derrière mon écran»,

acquiesce le prévenu, un homme de 48ans, célibataire.

Les épaules affaissées, le regard fuyant, il écoute les faits qui lui sont reprochés.

Arrêté pour la première fois en décembre 2023, il a été identifié dans le cadre d’un coup de filet orchestré par l’Office mineurs (OFMIN).

Plus de 80 hommes avaient été interpellés et des milliers de fichiers à caractère pédopornographique avaient été saisis partout en France.

Dans le cas de cet homme, habitant de Haute Saintonge, les perquisitions révèlent plus de 850 fichiers partagés, photos et vidéos qui mettent en scène des enfants de moins de 10 ans, subissant des actes sexuels non consentis et des viols.

Un dossier est également découvert, contenant plus de 467’000 liens URL vers des sites provenant du darknet et permettant d’accéder à des contenus pédopornographiques.

Lors de la perquisition, 40 fichiers étaient en cours de téléchargement.

Des éléments accablants qui poussent l’homme à admettre qu’il passait plusieurs heures par jour sur ces sites.

En plus de l’offre, la détention et l’importation de ces contenus à caractère sexuels, le suspect est également poursuivi pour proposition sexuelle à mineur de moins de 15 ans ou se présentant comme tel.

Bien qu’à la barre il dit ne ressentir aucune attirance envers les plus jeunes

«dans la rue, dans la vraie vie»,

il doit toutefois admettre plusieurs conversations écrites avec des mineures, contactées via le logiciel de vidéoconférence «Skype».

Avec une supposée jeune fille de 14 ans, la conversation dépasse l’écrit.

Le prévenu admet s’être masturbé en vidéo, sa caméra allumée, celle de son interlocutrice, éteinte.

«Ça vous excitait?»,

demande la juge.

«De savoir qu’elle regardait? Oui»,

répond le prévenu dans un silence interminable.

Dans le cas présent, le profil avec qui il était en contact était probablement un faux compte qui utilisait les photos volées d’une jeune américaine abusée par son père.

Face à cet homme qui ne prend la parole que pour dire sa honte, le tribunal cherche à dessiner un profil.

Un homme sans compagne et sans enfants. Sans amis, précise aussi l’évaluation psychiatrique.

Pas d’antécédents, un travail rangé, une enfance normale,

«monsieur tout le monde»,

résume le procureur.

La juge cherche à évaluer le risque de récidive du prévenu, qui est suivi depuis un an par une psychologue tous les quinze jours, mais confie ne pas encore lui avoir

«tout raconté».

«Vous êtes tenté de recommencer?»,

demande la présidente.

«Oui tout le temps, répond l’accusé, mais je veux me soigner. Je suis dégoûté par ce que j’ai fait».

Finalement il écopera de douze mois avec sursis probatoire pendant trois ans avec obligation de soins, ainsi qu’une inscription au fichier des délinquants sexuels et une interdiction d’effectuer toute activité en lien avec des mineurs pendant dix ans.

 

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