Chambery | Une mère de famille dénonce un nouveau scandale à l’ASE

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“il fallait bien qu’elles trouvent de l’argent. Ma deuxième fille qui, à 14 ans, s’est prostituée”
Près de 400.000 jeunes suivis en France par la protection de l’enfance, “un système qui craque de toute part” alertait au printemps un rapport d’enquête parlementaire sur l’Aide Sociale à l’Enfance. Illustration de ces dysfonctionnements : cette famille de Chambéry, dont deux enfants ont sombré.

C’est une mère qui ne sait plus vers qui se tourner.

Caroline vient d’interpeller le président du département, qui pilote la politique de la protection de l’enfance : c’est l’une des nombreuses situations dramatiques dans le “scandale d’État” de l’ASE, selon les termes du rapport parlementaire.

Elle a vu ses trois filles aînées placées en juin 2023, après que l’une d’elles a dénoncé les violences de son beau-père.

Un placement devenu pérenne, car les services sociaux lui reprochent de ne pas avoir su protéger ses enfants.

Depuis, Caroline a vu ses filles couler.

“Ça a été vraiment la descente aux enfers. Elles ont commencé à tomber dans la drogue, donc après il fallait bien qu’elles trouvent de l’argent, principalement pour ma deuxième fille qui, à 14 ans, s’est prostituée.”

Caroline a alerté les services sociaux et la juge des enfants, mais sans réponse concrète et rapide :

“On n’a aucune possibilité de se défendre, on n’est pas entendu.”

Alors elle a fini par toquer à la porte de Michel Amas, avocat spécialiste des dossiers d’enfants placés :

“Les dégâts causés par l’aide sociale à l’enfance à cette famille sont quasiment irréparables”, regrette-t-il.

L’avocat a envoyé un courrier au président du département de Savoie pour qu’il agisse en urgence, et envisage de le poursuivre pour faute en responsabilité, comme il l’a déjà fait dans trois autres départements.

“Les réseaux de stups ont trouvé la faille”, explique-t-il. “Il n’y a pas de surveillance dans les foyers : ils ont compris la faille ! Le soir, il n’y a personne qui encadre.”

Le département assure avoir renforcé ses moyens de lutte contre l’exploitation sexuelle des mineurs depuis deux ans.

Le tribunal de Chambéry rappelle lui que chacune de ses deux juges des enfants suivent 480 dossiers, quand la norme fixée par le ministère est à 325.

 

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