Châlons-en-Champagne | Un récidiviste condamné à de la prison ferme

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Sa condamnation passée ne l’a pas empêché de récidiver
Pourtant déjà condamné pour les mêmes faits, le prévenu n’a pas pu s’empêcher de recommencer. Le tribunal l’a condamné à une peine bien plus sévère que la première fois.

Le quadragénaire qui était jugé ce lundi 29 juillet en comparution immédiate présente , au premier abord, un profil tout à fait recevable : vendeur en boulangerie, il s’est fait connaître en tant qu’artiste dessinateur.

C’est d’ailleurs à ce titre qu’il intervenait au collège Notre-Dame, le 17 avril, lors d’un atelier sur les arts plastiques.

Seulement, il n’avait pas le droit d’exercer des activités avec les mineurs.

Le dessinateur avait en effet été condamné pour des faits de nature sexuelle en 2021, lui qui avait fait des propositions sexuelles à une mineure de 15 ans, et avait déjà été condamné pour détention et consultation d’images pédopornographiques.

Sa condamnation passée ne l’a pas empêché de récidiver.

Dans son téléphone portable sont en effet retrouvées de nouvelles images et vidéos pédopornographiques.

Son historique trahit la consultation de sites mettant en scène des viols de mineurs, et les recherches que l’homme effectuait sont plus qu’explicites.

« Je m’excuse auprès de la justice. J’assume » : tels sont ses premiers mots devant les magistrats. « Je suis intervenu une fois au collège, dans un but artistique. Ce n’était pas pour côtoyer des mineurs, jure-t-il. Ça ne se reproduira plus. »

Le quadragénaire explique avoir oublié l’interdiction de contact avec les mineurs, pourtant valable dix ans.

Quant aux images pédopornographiques, il fait profil bas : « Je sais que j’ai un problème pathologique. J’ai pris conscience de ces actes horribles. Je veux me faire soigner et changer. »

Ce qui n’empêche pas la présidente du tribunal de souligner : « Rechercher ce type de contenus, c’est faire du mal aux mineurs. Sur certaines photos, il n’y a aucun doute sur l’âge des enfants. Ces enfants sont violés et exploités, et vous entretenez leur exploitation. »

Le prévenu explique cette terrible dérive par le fait qu’il n’était « pas bien psychologiquement ».

L’expertise psychiatrique n’a pas décelé de déficience mentale chez le prévenu.

En revanche, il présente un « trouble de paraphilie pédophile », ainsi qu’une « dangerosité d’ordre criminologique ».

Le procureur s’est dit « horrifié » par ce rapport.

Pour le représentant du parquet, « le prévenu n’est pas convaincant. Il avait les cartes en main pour ne pas récidiver. »

L’avocate de la défense tempère : « Dans le domaine artistique, il n’avait pas d’intention malveillante. Il n’avait pas de mauvaise intention envers les mineurs, il ne cherchait pas à tout prix le contact avec eux et n’était pas seul avec les enfants. Sur certaines photos qu’il consultait, on ne peut pas dire clairement l’âge des jeunes, et certaines photos de mineures n’étaient pas pornographiques. Pour moi, il a une bonne attitude devant le tribunal. »

Un tribunal qui a pourtant déclaré le prévenu coupable, le condamnant à quinze mois de prison avec maintien en détention.

Son sursis probatoire de 2021 est révoqué à hauteur de dix mois.

Il devra faire l’objet d’un suivi sociojudiciaire pendant cinq ans : il est ainsi tenu de suivre des soins psychiatriques, et a interdiction de paraître près d’un établissement scolaire.

S’il ne respecte pas son suivi sociojudiciaire, il devra faire 24 de prison supplémentaires.

Il ne doit plus exercer d’activité avec des mineurs pendant dix ans et est inscrit au Fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes (Fijais).

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