Caudry | Seulement 2 mois de sursis pour avoir agressé plusieurs enfants dans un foyer
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
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- 16/01/2022
- 14:44
Dans un foyer pour enfants et adolescents, deux adolescentes ont dénoncé les agissements d’un ancien employé, qui a admis dans une audition – avant de se rétracter à l’audience – des attouchements.
Les 2 victimes l’accusent de les avoir touchées aux fesses ainsi que sur leur dos, et leurs cuisses, en profitant, par exemple, de trajets en camions, ou de passages dans les couloirs.
L’homme de 58 ans, renâclant à répondre aux questions du tribunal, a répondu en se rétractant totalement malgré un aveu obtenu en audition libre, expliquant avoir été effrayé par la possibilité de se retrouver en garde à vue.
Le tribunal n’a pas du tout cru cette version du prévenu, notamment du fait du caractère très cru de certaines réponses retranscrites dans le procès-verbal, dans lesquelles on apprend que l’homme avait déclaré que certains de ses agissements « me faisaient sentir moins vieux ». Des réponses bien trop précises pour qu’elles n’aient pu être inventées par les enquêteurs, pour le ministère public.
Un dossier solide
En outre, les avocates des parties civiles ont mis en avant la solidité du dossier, avec la présence de plusieurs témoignages parmi le personnel, en plus des deux plaignantes. Un élément que la défense a essayé – en vain – de retourner à son avantage, en expliquant que si des collègues avaient été témoins de mains aux fesses, elles auraient dû en parler avant.
La défense a également mis en évidence ce qu’elle considérait comme des inconstances dans les dans accusations formulées à l’égard de son client. Et le salarié a argué de son ancienneté, estimant qu’elle plaidait en sa faveur. Pour une avocate d’une plaignante, cela illustre un changement des mentalités et une libération de la parole :
« Aujourd’hui, en 2022, on ne met plus des mains aux fesses à des mineures, on ne déclare plus en audition que c’était pour rigoler. »
Ces arguments n’ont pas convaincu le tribunal, qui a jugé l’homme coupable, et l’a condamné à 2 mois de prison avec sursis, une inscription au fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes, ainsi qu’à la réparation d’un préjudice moral estimé à 500 € pour une plaignante et à 700 € pour la seconde.
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