Canada | L’ex-entraîneur canadien de ski Bertrand Charest coupable d’agressions sexuelles en série

 L’ex-entraîneur canadien de ski Bertrand Charest coupable d’agressions sexuelles en série

Bertrand Charest
Bertrand Charest

L’ancien entraîneur de l’équipe nationale de ski Bertrand Charest vient d’être déclaré coupable d’avoir agressé sexuellement de multiples jeunes skieuses sous sa responsabilité il y a une vingtaine d’années. Il a été reconnu coupable de 37 des 57 chefs d’accusation qui pesaient contre lui.

Bertrand Charest, maintenant âgé de 52 ans, était notamment accusé d’agression sexuelle et d’abus de confiance sur 12 skieuses de 12 à 19 ans.

Les verdicts de culpabilité concernent les crimes commis sur 9 des 12 plaignantes.

Les faits allégués dataient des années 90 et se sont produits au Québec, de même qu’à Whistler, en Colombie-Britannique, en Nouvelle-Zélande et aux États-Unis.

Les crimes sont survenus avant et pendant les années où il s’est occupé du développement des skieuses pour Canada Alpin. Toutes les plaignantes, sauf une, étaient mineures.

Un prédateur qui risque plusieurs années en prison

« L’accusé a agi comme un véritable prédateur, tissant sa toile soigneusement pour y attirer des jeunes femmes, adolescentes, et exercer sur elles un ascendant total, a dit le juge Sylvain Lépine, de la Cour du Québec à Saint-Jérôme. Sa recherche du plaisir sexuel n’avait aucune limite, alors qu’il était en situation d’autorité sur ces jeunes espoirs canadiens du ski de compétition. »

Plusieurs skieuses ont témoigné au procès qu’elles avaient eu des relations sexuelles avec Charest, et certaines ont dit que l’accusé était contrôlant et manipulateur avec les athlètes.

Plusieurs des victimes ont déclaré qu’elles se croyaient amoureuses de Charest à l’époque, mais en étaient finalement arrivées à la conclusion qu’elles avaient été manipulées par l’homme d’âge mûr.

Plusieurs de ces victimes étaient présentes, avec des proches, pour entendre la décision du juge jeudi matin. Charest s’est tenu debout et a occasionnellement secoué la tête pendant que le juge rendait son verdict. L’ex-entraîneur était incarcéré depuis son arrestation en mars 2015.

Réaction de l’accusé

L’avocat de Bertrand Charest, Me Antonio Cabral, a indiqué que son client était déçu du jugement, et qu’il s’attendait notamment à ce qu’un nombre plus faible de chefs d’accusation allait être retenu, mais qu’il accepte la décision et demeure positif.

En 1998, lorsque Canada Alpin avait écarté Charest de l’équipe nationale en raison des allégations d’inconduite sexuelle, l’homme de 32 ans se défendait en disant avoir souffert de « stress et de solitude » et avoir été « faible et vulnérable ».

Selon lui, ses agissements avec les skieuses étaient un signe de « détresse ». Il aurait simplement souhaité être aimé de toutes.

Preuve «accablante»

Une jeune femme a raconté être devenue enceinte alors qu’elle était âgée d’une quinzaine d’années, après avoir eu plusieurs relations sexuelles non protégées avec lui. L’inculpé l’a ensuite accompagnée à une clinique privée afin qu’elle y subisse un avortement. À la suite de cet avortement, Bertrand Charest lui aurait lui-même procuré des pilules contraceptives, et les relations sexuelles se sont poursuivies, a-t-elle relaté au procès.

La femme, dont l’identité est protégée par une ordonnance de non-publication, comme pour les autres victimes, a raconté qu’elle était jeune et amoureuse de son entraîneur, et que Charest lui disait de ne pas parler de leur relation parce qu’il irait en prison si cela était connu.

Charest n’a pas témoigné au procès. Les recommandations sur la peine sont prévues pour le 23 août.

Source : RCI

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