Clamart | Mathieu Degardin, maître-nageur, use de son autorité pour agresser sexuellement une jeune fille de son club

Un maître-nageur accusé de harcèlement et d’agressions sexuelles sur des élèves

Un maître-nageur est mis en cause dans des affaires de harcèlement et d’agressions sexuelles envers des jeunes élèves du club de natation de Clamart

Avec ses 1.450 adhérents et ses bons résultats chez les jeunes, le club de natation de Clamart (Hauts-de-Seine) semblait surfer sur le haut de la vague. Aujourd’hui, c’est plutôt la tempête qui menace. Un maître-nageur est mis en cause par la justice pour des faits graves, et le silence des dirigeants, stigmatisé, envenime l’affaire.

Tout commence il y a deux ans, lorsqu’un enfant de 14 ans rejoint le groupe élite qui rassemble les meilleurs nageurs par catégorie d’âge. Très vite, il devient le souffre-douleur de son entraîneur, Mathieu Degardin.

Moqueries, insultes sur son physique : on lui dit qu’il est aussi moche que Ribéry, avec lequel il n’a pourtant aucune ressemblance. Informé de ces débordements, Etienne P., le père, intervient. En vain. On lui réplique que le haut niveau, c’est comme ça, que l’entraîneur est une grande gueule mais compétent.

Aucune communication faite aux parents

Exaspéré par l’absence de réaction des administrateurs, l’homme, cadre dirigeant d’une grande entreprise sponsor du club, finit par porter plainte en janvier 2017. Une enquête est lancée, qui provoque incidemment une terrible découverte. L’une des jeunes nageuses du club a été victime du même maître-nageur.

“C’était quelqu’un qui faisait preuve d’une grande autorité, témoigne le père de la jeune fille. On pensait que c’était pour ça qu’après chaque entraînement elle rentrait en pleurant.”

Mais cette fois, il ne s’agit pas d’insultes ou de harcèlement : Mathieu D. est mis en examen pour agressions sexuelles par personne ayant autorité. A l’automne 2017, il est révoqué par ses dirigeants.

Selon Etienne P., l’affaire est ensuite étouffée par le club. Aucune communication n’est faite aux parents, aucune excuse ou explication n’est présentée.

“Dans cette affaire, on est frappé par le nombre de personnes qui étaient au courant et qui sont aujourd’hui encore dans le déni”,

souligne son avocat, Abraham Johnson, pour qui le contrat de confiance a été rompu :

“Lorsque vous confiez votre enfant à un club de sport, il doit être bien traité.”

Le directeur technique du club, Olivier Poneau, conteste toute négligence.

“Lorsque nous avons eu suffisamment d’éléments, nous avons aussitôt réagi, mais nous ne pouvions pas sanctionner le maître-nageur au mépris de la présomption d’innocence.”

L’affaire a provoqué la démission du président du club. L’enquête est toujours en cours.

Source : lejdd

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