Calais | Un homme prostituait sa copine mineure pour rembourser ses dettes

Pour la compagnie de gendarmerie de Calais, tout commence le 22 juillet dernier, lorsqu’une dame se présente à la gendarmerie de Fréthun pour déposer plainte au nom de sa fille âgée de 17 ans pour des faits de proxénétisme.

Elle découvre une situation de prostitution, suite à la consultation des messages du téléphone portable de sa fille, qui venait de fuguer. Elle constate que cette dernière, sous pseudonyme, échange, avec des hommes via un site particulier.

Des rapports tarifés six à sept fois par semaine

Dès son retour au domicile, la jeune fille est entendue comme victime dans le cadre d’une procédure ouverte pour proxénétisme.

« Elle reconnaît avoir eu une quinzaine de rapports sexuels tarifés depuis 1 mois et demi, à raison de 6 à 7 fois par semaine, après avoir fixé des rendez-vous via Snapchat, pour des prestations de 70 à 100€ »,

détaille le capitaine Laurent Martin de Morestel. Un appartement de Calais qui lui est gracieusement mis à disposition par un de ses amis, avec lequel elle est lien téléphonique régulier, est utilisé.

Les investigations, menées sous le contrôle du parquet de Boulogne-sur-Mer, permettent d’établir qu’elle utilise plusieurs lignes téléphoniques, et qu’elle dispose d’un compte sur un autre site.

Ces investigations permettent aussi d’établir sa prostitution habituelle avec le concours notamment d’un logeur conscient de son activité. Mais aussi, que le fruit de cette prostitution profite également à son petit ami pour qu’il rembourse une dette de 4000€ probablement suite à l’acquisition de produits stupéfiants.

En accord avec le magistrat, le logeur (âgé de 51 ans) est interpellé le 10 janvier et placé en garde à vue. Confronté aux éléments du dossier, il finit par reconnaître les faits de proxénétisme. Au cours de la mesure de garde à vue, les gendarmes sont destinataires d’une plainte pour viol que la jeune fille avait déposé le 27 décembre à son encontre au commissariat de Calais.

À l’issue de sa garde à vue, présenté à un magistrat, l’homme est mis en examen et incarcéré en détention provisoire.

Le petit ami a été interpellé ultérieurement mardi 25 janvier. Au cours de sa garde à vue, il reconnaissait les faits de proxénétisme, les justifiant effectivement pour payer ses dettes et consommations liées aux stupéfiants.

Libre, il sera jugé le 10 mai pour des faits de partage des produits ou profit de la prostitution d’autrui, proxénétisme d’une mineure de 15 ans et usage illicite de stupéfiants.

Cette enquête a nécessité l’engagement de 17 gendarmes de la COB Fréthun, de la BR de Calais et du PSIG de Boulogne-sur-Mer, tant pour les investigations, interpellations, gardes à vue et déferrements.