Bourges | Prison avec sursis pour des agressions sexuelles sur mineurs à répétition par un cuistot d’établissement scolaire

Un ancien cuistot d’un établissement scolaire du Cher a été condamné à dix mois de prison avec sursis, pour des agressions sexuelles à répétition sur des élèves mineurs et du personnel.

« Il confond les jeunes filles avec des joueurs de rugby », tonne de sa grosse voix Serge Nonin dans la salle d’audience du tribunal correctionnel de Bourges.

L’avocat, génétiquement rugbyman, comme son client, tente de déminer la fâcheuse posture dans laquelle se trouve l’ancien chef cuistot d’un établissement scolaire du Cher (*), collé à la barre du tribunal, pour des agressions sexuelles sur des élèves mineurs et du personnel majeur.

L’hyperbole sportive fait grimacer le vice-procureur, Axel Schneider, pour qui des claques sur les fesses sont des agressions sexuelles et les formules à connotation sexuelle « un comportement inapproprié ».

Des gestes et un humour douteux qui n’ont rien d’un caractère sexuel.

La claque sur les fesses est un geste de mauvais goût mais pas une agression.

À cinquante ans, suspendu de ses fonctions depuis mars 2015, l’homme solidement planté sur ses larges pieds qui supportent une carrure d’Ovalie, fait tout de même face à six plaintes.

Il est cash avec les jeunes filles.

Ses paroles ne sont même plus des allusions puisqu’elles sont crues, brutes de décoffrage.

Les deux jeunes filles, majeures, qui témoignent à la barre, n’ont pas du tout envie de rire des blagues en dessous de la ceinture du cuisinier envers son personnel, multipliant les désirs de « punition » par « une fellation ».

Les élèves n’échappent pas non plus à des gestes qui les surprennent.

Le cuistot pratique le toucher de ventre, la caresse des épaules et le doigt sur le bord du legging.

« Des gestes et un humour douteux qui n’ont rien d’un caractère sexuel, défend l’avocat.

La claque sur les fesses est un geste de mauvais goût mais pas une agression », ajoute-t-il.
Tout l’équilibre de cette affaire se joue là.

Sur ce fil, ténu, entre la familiarité excessive d’un cantinier avec les élèves et la charge, tant graveleuse que répétitive, à l’égard de la gent féminine sous ses ordres sur des sujets qui n’ont rien de philosophique.

Serge Nonin plaide la relaxe.

« Est-ce qu’un comportement peu raffiné doit être considéré comme un délit ? », demande-t-il au tribunal.

Le quinqua peut-il mettre sa désinhibition sur le compte des antidépresseurs qu’il absorbe ?

Apparemment, les médicaments entraînent, chez lui, « des anomalies pathologiques ».

 

Il se défend d’avoir touché les fesses et les seins des jeunes filles

À la barre, de toute façon, il ne reconnaît pas les faits comme tels.

Se défend d’avoir mis la main sur les fesses et les seins des jeunes filles qu’il croise.

Et donne à son doigt le beau rôle de « chatouiller ».

Sa nature, dit-il, le force à des « gestes paternalistes » mais « pas sexuels ».

Le tribunal pense autrement et le condamne à dix mois de prison avec sursis.

Source: Le Berry

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