Boulogne-sur-Mer | Un acquitté d’Outreau, jugé pour agressions sexuelles sur sa fille
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
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- 21/09/2023
- 15:26
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Une demande de huis clos a été formulée, qui sera tranchée à l’ouverture des débats, a fait savoir mardi le parquet de Boulogne-sur-Mer.
Franck Lavier comparait pour avoir « commis des atteintes sexuelles » sur sa fille par « violence, contrainte, menace ou surprise ».
Il risque jusqu’à sept ans de prison et 100 000 euros d’amende.
Lui et la mère de famille, Sandrine, ont déjà été condamnés en 2012 pour des maltraitantes sur cette jeune fille et son petit frère.
Le parquet de Boulogne-sur-Mer avait ouvert une enquête préliminaire en 2016 à la suite d’un signalement de cette enfant, alors âgée de 16 ans, révélant « au sein de son établissement scolaire avoir été victime de faits de nature sexuelle de la part de son père », selon le dossier de presse de la cour d’appel de Douai.
Le procureur ordonne alors le placement provisoire de l’adolescente.
Puis le 10 juin 2016, Franck Lavier, qui conteste les faits, est placé sous contrôle judiciaire.
D’abord renvoyé en novembre 2021 devant les assises du Pas-de-Calais pour viol et agressions sexuelles, le mis en cause fait appel de l’ordonnance de mise en accusation, tout comme sa fille, qui avait sollicité la correctionnalisation des faits.
La chambre de l’instruction de la cour d’appel de Douai décide finalement en juin 2022 de correctionnaliser le fait de « viol par ascendant » en « agression sexuelle par ascendant ».
Franck Lavier, intérimaire, « n’a jamais reconnu ces faits », a affirmé son avocate Me Fabienne Roy-Nansion, annonçant qu’elle plaidera la relaxe.
La jeune femme, une mère aujourd’hui âgée de 23 ans, n’a selon elle « jamais réussi à s’intégrer dans sa famille » après avoir été « placée à 20 mois », quand l’affaire d’Outreau a éclaté, et « retrouvé ses parents à 6 ans ».
7 ans se sont écoulés entre son signalement et le procès, « un délai hallucinant » pour l’avocate de l’association La Voix de l’Enfant, partie civile.
« Quand il y a des mineurs, les dossiers devraient être une priorité », a-t-elle regretté.
En 2011, alors âgée de 11 ans, la fille de Lavier avait déjà dénoncé avec son petit frère des faits de maltraitances.
Les parents avaient été condamnés en 2012 à 10 et 8 mois de prison avec sursis pour violences habituelles, mais relaxés du chef de corruption de mineurs par le tribunal correctionnel de Boulogne-sur-Mer.
Le tribunal a estimé que si ces derniers faits étaient moralement répréhensibles, l’infraction pénale n’était pas constituée, car la volonté de corrompre les mineurs n’était pas prouvée.
Selon l’accusation, constatations d’un médecin légiste à l’appui, ces enfants avaient été obligés de rester pendant des heures à genoux sur un balai en guise de punition.
Les bouts des doigts de la fillette portaient également des traces de coups portés avec des lattes de sommier.
Une vidéo datant de mars 09, prise lors d’une fête arrosée et mettant en scène des adultes plus ou moins dénudés simulant des actes sexuels en présence d’enfants, avait ensuite été saisie au domicile des Lavier.
Par la suite, de nouvelles perquisitions avaient permis de découvrir d’autres photos et vidéos d’une demi-douzaine de soirées similaires, entre 2008 et 2009.
Lavier faisait partie avec sa compagne des accusés d’Outreau.
Il avait été condamné en 2004 à 6 ans de prison pour le viol de sa belle-fille par la cour d’assises du Pas-de-Calais puis acquitté l’année suivante par la cour d’appel de Paris.
Il avait passé 36 mois en prison.
Le dossier du réseau pédocriminel d’Outreau avait éclaté en février 01 et défrayé la chronique.
Il avait abouti à un fiasco judiciaire, après deux procès aux assises en 2004 et 2005.
13 des 17 accusés avaient été acquittés (dont Franck Lavier, NDLR).
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