Boulogne-sur-Mer | Il se masturbe contre une enfant qu’il considère « comme sa sœur »

Il la considérait « comme [s]a sœur », et pourtant n’a pas hésité à la malmener, jusqu’à éjaculer sur elle.

Le 23 juin 2015, la jeune victime, accompagnée de sa mère, dépose plainte au commissariat.
Le 23 juin 2015, la jeune victime, accompagnée de sa mère, dépose plainte au commissariat.

Un Monsieur Toulemonde en apparence bien sous tous rapports. « Un travailleur, un taiseux », brosse son avocat, Me Krych. Cariste en intérim, en attente de son CDI, père de trois enfants, en couple depuis 11 ans… Qui donne du « Oui, monsieur » à chacune des questions qu’on lui pose, aussi horribles soient-elles. C.E.* va passer toute l’audience à fixer le sol, de peur qu’il ne se dérobe sous ses pieds. Se grattant frénétiquement les joues pendant le déroulé des faits.

Il est poursuivi pour avoir commis des attouchements sexuels sur une proche qu’il considérait « comme [s]a sœur », âgée de 12 ans à l’époque. Ces agressions sont survenues entre le 1er juillet 2014 et le 1er avril 2015, « à trois reprises » selon le mis en cause.

Des fessées et des frottements

« Vous êtes… le fils de la compagne du frère… de la maman de la plaignante, si j’ai bien compris, tente de clarifier le président Marlière. Vous connaissez donc la victime depuis son plus jeune âge. » C.E. acquiesce, allant jusqu’à évoquer une « relation fusionnelle » avec l’enfant.

C’est même l’explication confuse qu’il donne à ses agissements. Le parquet n’y voit là qu’une fuite déguisée :

« En gardant ses explications pour lui, il intériorise ce qui devrait être extériorisé, s’inquiète Philippe Sabatier, procureur adjoint. Il n’y a donc pas de remise en cause et risque de récidive. »

S’il ne parvient pas à mettre de mots sur ses actes, au grand dam de Me Vasseur (conseil de l’enfant), le prévenu ne les nie pas pour autant.

Le président du tribunal les a rappelés en préambule :

« Après l’avoir déshabillée ou lui avoir intimé l’ordre de le faire, dans votre salle de bains, vous vous êtes frotté contre son appareil génital. Vous étiez nu vous aussi. Vous vous êtes masturbé à plusieurs reprises, jusqu’à éjaculer sur elle. (…) Il n’y a pas de tentative de pénétration, mais vous lui auriez donné des fessées, pas au sens d’une punition, c’était plus un jeu sexuel. »

Le mis en cause reconnaît l’ensemble des faits, comme il l’avait fait en mars et avril 2017 sur le gril de la brigade des mineurs de Boulogne. Seul élément que C.E. dément fermement, ses propos qui auraient poussé l’enfant à aller porter plainte : « La prochaine fois, on le fera. Ce ne sera plus seulement des caresses. »

Le prévenu est condamné à 18 mois de prison, dont 12 avec sursis (avec inscription au Fijais) ; avec mise à l’épreuve de trois ans, assortie d’obligations de soins, de justifier d’une activité professionnelle et de ne pas entrer en contact avec la victime. « Le tribunal reçoit la constitution de partie civile », conclut le président Marlière : C.E. devra verser 3 000 euros de dommages et intérêts et 600 euros d’indemnité procédurale.

La peine de six mois ferme se fera le bracelet électronique à la cheville, à la maison.

*L’identité de la victime devant être préservée, nous ne divulguons pas celle du prévenu, même s’il est condamné à de la prison ferme.

Source: L’indicateur des Flandres

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