Bormes-les-Mimosas | Un homme de 21 ans condamné à 3 ans de prison pour “atteintes sexuelles” sur 17 enfants de CE1, CE2 et CM2

Un Hyérois en service civique dans une école de Bormes-les-Mimosas a écopé de trois ans de prison pour atteinte sexuelle. Les parents des petites victimes étaient présents à l’audience. Tension

Les magistrats du tribunal correctionnel de Toulon, pourtant habitués aux affaires difficiles, se souviendront longtemps de ce dossier où on ne compte pas moins de 17 victimes.

Poursuivi pour agression sexuelle imposée à un mineur, un Hyérois de 21 ans a écopé de trois ans de prison, trois ans de suivi judiciaire à sa sortie, sous peine d’être de nouveau incarcéré.

Le tribunal lui interdit de se rendre à Bormes ou au Lavandou et d’entrer en contact avec des mineurs.

Une injonction de soins a été prononcée à son encontre.

La salle d’audience était bondée pour entendre les explications de ce très jeune homme, renfermé, poursuivi pour avoir porté atteinte à 17 écoliers de CE1, CE2, CM2…

Chaque fois, le même scénario se reproduisait et le président, Laurent Sebag, l’a décrit avec précision :

« Vous interveniez dans cette école comme service civique, pour donner des cours de soutien en informatique.

La moitié d’une classe vous était confié et les enfants étaient avec vous dans une salle un peu isolée.

Seule obligation : que la porte reste ouverte ».

Hélas, cela n’a pas empêché la commission des faits.

« Un enfant s’est plaint de s’être fait caresser le sexe en classe.

Il en a parlé à ses parents qui ont déposé plainte ».

Très vite, d’autres enfants se sont manifestés et la parole s’est libérée.

« En garde à vue, vous avez reconnu avoir passé la main sur le ventre, les jambes ou l’entrejambe de plusieurs mineurs et vous avez dit aux enquêteurs : c’est une pulsion qui me pousse à faire ça ».

Dans la quasi-majorité des cas, les victimes étaient des garçons du village.

Hier à Toulon, le personnel de l’école n’était pas présent à l’audience.

Ce que les parents, installés en rangs serrés dans le public, ont amèrement regretté.

Un à un, ils ont livré leur témoignage à la barre :

« Ce n’est pas parce qu’il a une pulsion qu’il doit passer à l’acte ! », a lancé une maman.

« Ma pulsion à moi, ce serait de hurler ici.

Pourtant, je ne le fais pas ».

« Il n’avait pas à se retrouver seul avec des enfants.

Ce n’est pas un enseignant ?

Après, dans l’école, tout le monde a fait comme si de rien n’était », a déploré une autre.

« Je ne suis pas ici pour minimiser les faits. je les reconnais », a expliqué le Hyérois.

«Si vous n’aviez pas été arrêté, ça aurait pu durer encore longtemps ? », lui a demandé le magistrat.

Réponse : « Oui ».

« Êtes-vous dans une logique de prédateur ? », a relancé le président.

« à l’époque, oui.

Maintenant, ça va mieux depuis que je suis suivi par un psychiatre en prison ».

L’argument n’a visiblement convaincu personne.

Les avocats des parties civiles, Mes Nadal, Meunier, Frezel, Camuso et Roy, ont demandé des indemnisations pour le préjudice subi par les enfants mais, pour eux, là n’est pas l’essentiel :

« Ils avaient confiance en l’école et ne pouvaient pas imaginer qu’un tel personnage pouvait s’y trouver », a martelé Me Jean-Martin Guisiano.

Pour le représentant du parquet, Dominique Mirkovic, « le rôle de la justice est justement de mettre hors d’état de nuire » ce type d’individus.

« L’école est un sanctuaire et les enfants s’y sentaient en sécurité ».

Dénonçant le comportement du prévenu, il a requis à son encontre 4 ans de prison et 5 ans de suivi socio-judiciaire avec interdiction d’entrer en contact avec des mineurs et une interdiction de séjour dans la région de Bormes.

En défense, Me Elsa Poncelet, a mis en garde le tribunal devant le risque de dévier par rapport aux faits.

« Mon client est poursuivi pour atteinte sexuelle.

Pourtant, on veut le faire passer pour un prédateur.

Ne mélangeons pas tout ! ».

Source : Var Matin

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