Blois | Pédocriminel en liberté ! De la prison avec sursis pour avoir saccagé la vie de deux adolescences
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
- 10/12/2019
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Un père de famille condamné à deux ans de prison avec sursis pour agressions sexuelles sur sa fille ainsi que sa propre demi-sœur.
Agressions sexuelles et exhibitions envers sa fille mineure quand elle avait 12 ans, tentatives de pénétration, caresses et baisers sur les parties génitales. Le tribunal ne condamne le père de famille qu’à deux ans de prison avec sursis.
Un père de famille de 37 ans était jugé, mardi 3 décembre, pour répondre d’agressions sexuelles et exhibitions envers sa fille mineure quand elle avait 12 ans.
Une autre victime était présente, la demi-sœur du prévenu, qui l’accusait des mêmes faits survenus neuf ans plus tôt alors qu’elle était également mineure.
Pendant toute l’audience, les deux jeunes filles, qui ont sept ans de différence, sont restées assises l’une près de l’autre, se serrant par la main, les yeux rougis par les larmes.
L’affaire a été révélée en décembre 2016 quand la fille du prévenu s’est confiée à une enseignante de son collège situé dans le Vendômois.
Elle a expliqué que depuis un an, son père lui imposait des tentatives de pénétration, des caresses et des baisers sur les parties génitales alors que sa mère se trouvait au travail.
Les scènes se reproduisaient fréquemment le soir alors que la petite sœur et le petit frère de la plaignante jouaient dans leur chambre.
Alors que la mère tombait des nues, le père a été entendu en garde à vue par les gendarmes. Il a nié les accusations et a évoqué une relation conflictuelle avec sa fille. L’homme a évoqué la possibilité d’une vengeance de la part de l’adolescente venant d’apprendre l’infidélité de son père.
L’examen gynécologique n’a pas révélé de lésions sans pour autant exclure la réalité des attouchements décrits par la jeune fille. La plaignante a, par la suite, été placée en famille d’accueil.
Quelques jours après cette révélation, la demi-sœur du prévenu âgée de 19 ans s’est à son tour présentée à la gendarmerie. Elle a dénoncé des agressions similaires subies alors qu’elle avait entre 8 et 10 ans. La fillette s’était confiée à ses parents qui ne l’avaient pas crue.
Le traumatisme était réapparu au collège lors d’une information aux élèves sur les abus sexuels. Mais elle s’était rétractée pour ne pas nuire à la famille.
Fin 2015, son demi-frère lui aurait à nouveau imposé une caresse à l’entrejambe avant de lui montrer son sexe en érection. A nouveau entendu par les gendarmes en février 2017, le mis en cause avait catégoriquement nié, qualifiant l’adolescente d’hystérique et de vénale.
Sa position n’avait pas varié, mardi, à la barre où le trentenaire est resté campé droit dans ses bottes.
« J’ai toujours dit que j’étais innocent. C’est tellement aberrant, avec ma femme, on se demande toujours pourquoi ma fille m’a dénoncé. Je pense qu’elle veut m’écarter du cercle familial depuis qu’elle a appris que je ne suis pas son père biologique. »
Me Jacques Sieklucki lui rappelle que c’est sa fille qui s’est retrouvée éloignée des siens puisqu’elle vit depuis trois ans dans une famille d’accueil.
Quant aux révélations de sa demi-sœur, elles seraient motivées selon lui par l’appât du gain. Mais la présidente Maggy Deligeon lui rétorque que l’adolescente a longtemps hésité à se constituer partie civile. Le prévenu pense qu’à cause de cette accusation, son père va le déshériter.
Quant à sa fille, il affirme avoir été « prêt à lui pardonner, mais elle a fait trop de mal ». Sur le banc des plaignantes, les larmes coulent de plus belle.
L’interrogatoire s’achève. L’homme jure qu’il n’est pas « un détraqué » et qu’il ne présente un risque pour personne.
L’avocate de sa demi-sœur, Me Sandrine Audeval revient sur les faits « qui la marqueront toute sa vie » ainsi que le sentiment de culpabilité et de honte qui pousse l’adolescente à s’infliger des scarifications et à tromper sa douleur en fumant du cannabis.
Son confrère Me Sieklucki décrit « un univers qui a explosé » et souligne le courage de la jeune fille qui s’est résolue à dénoncer son père alors que son mal-être devenait de plus en plus perceptible.
Convaincu de la culpabilité du prévenu, le substitut Florent Schmittler a requis 15 mois d’emprisonnement dont six avec sursis et mise à l’épreuve.
En défense, Me Céline Vervoitte-Toussaint plaide la relaxe pour tous les faits en invoquant des incohérences et des variations dans les déclarations des jeunes filles.
« Les faits se seraient produits dans le salon à 18 h 30 et le frère et la sœur n’auraient rien vu ? C’est difficile à croire ».
La plaidoirie n’a pas convaincu le tribunal qui a condamné le prévenu à deux ans de prison avec sursis et mise à l’épreuve comportant une obligation de soins et d’indemnisation des victimes, une interdiction de contact et son inscription au fichier des auteurs d’infractions sexuelles.
Source : lanouvellerepublique.fr
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