Biscarrosse | Un jeune majeur récidiviste de 18 ans condamné à 6 mois de prison avec sursis pour avoir agressé sexuellement des jeunes filles sur la plage

Condamné pour des mains baladeuses sur la plage

L’homme avait repéré les jeunes filles au bord de l’eau, puis les avait suivies. ARCHIVES NICOLAS LE LIÈVRE

Vendredi, un jeune majeur a été reconnu coupable d’agression sexuelle sur mineure. Coutumier des faits, il avait déjà été condamné fin 2017 à Dax.

Jean clair, chemise blanche, veste noire, comme pour se donner de l’assurance. Il faut dire qu’à tout juste 18 ans, ce Landais, qui comparaissait vendredi devant le tribunal de Mont-de-Marsan, avait besoin de se donner un peu de contenance pour assumer les faits qui lui sont reprochés.

Le 25 juillet, sur la plage Sud de Biscarrosse, il repère deux adolescentes en train de s’amuser à se filmer sur le bord de l’eau. Il les épie, les enregistre avec son portable de dos et les suit lorsqu’elles partent dans la dune.

Il profite que l’une d’elle se penche pour lui plaquer les deux mains sur les fesses avant de partir en courant.

L’individu est arrêté dans sa fuite par les MNS-CRS. Quand il est conduit à la voiture des gendarmes, l’homme prend la fuite. Les militaires ne tardent pas à le retrouver puisque ce dernier a décliné son identité.

« J’ai pris peur car j’ai déjà été condamné pour cela étant mineur. »

Guillaume Cotelle, le président du tribunal, n’a pas manqué de rappeler :

« En novembre 2017, le tribunal de Dax prononce trois mois de prison avec sursis. Vous aviez touché les fesses de plusieurs personnes dans la rue avant de vous échapper, là aussi, en courant. Ce n’est pas inédit pour vous. Alors pourquoi recommencer ? Surtout que vous n’êtes pas dans une forme de misère sexuelle. Vous avez une copine, vivez avec. »

Juvénile malgré ses habits élégants, le jeune majeur indique :

« Je n’ai pas réfléchi. C’était une pulsion, quand je me suis approché, elle s’est baissée en avant, ça m’a perturbé. »

Il poursuit :

« Je me dégoûte et me déçois. Je pensais réussir à me contrôler. C’est une personnalité assez répugnante que je ne veux pas incarner. Elle a pris le dessus. J’ai besoin de voir davantage ma thérapeute, les séances sont trop espacées. »

Me Thomas Gachie, avocat de la victime, réajuste :

« Vous avez un discours policé, intelligemment mené mais des détails dénotent comme quand vous expliquez que votre petite copine vous soutient et vous aime pour ce que vous êtes et pas ce que vous avez fait. Mais c’est un tout. Vous n’êtes pas d’un côté le bon compagnon, de l’autre le mec qui suit ses pulsions. Vous êtes tout cela à la fois. »

Le ministère public enfonce le clou en soulignant l’absence d’évolution depuis la condamnation de 2017.

Me Anthony Sutter, pour la défense, en a appelé à la vertu pédagogique de l’audience :

« Certaines choses doivent être dites. Tout le monde le voit comme un pervers. La spontanéité de son geste, en public et réitéré, choque mais parce qu’il pose les mots sur les choses, qu’il a l’honnêteté de reconnaître et d’expliquer les faits, on le prend pour un manipulateur qui cherche à berner le tribunal. Je pense surtout qu’il y a des éléments de travail sur lesquels s’appuyer pour soigner mon client de ses pulsions. »

Les juges l’ont condamné à 6 mois de prison avec sursis et mise à l’épreuve de deux ans, avec une obligation de soins et inscription au fichier national des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes.

Source : sudouest

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