Besançon | Jugé pour viol sur la fille de ses voisins et amis
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
- 09/09/2017
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Un Doubien de 50 ans doit répondre de viol sur la meilleure amie de sa fille, dont les parents étaient ses voisins et amis. Les faits remontent à l’été 2004. Il avait alors 36 ans, elle 14.
Certes, l’accusé dans le box n’est pas Jean-Pierre Marielle. Pas plus que la partie civile qui lui fait face ne ressemble à Agnès Soral. Mais l’affaire qui occupe depuis hier et jusqu’à ce soir la Cour d’assises du Doubs partage bien des ressorts avec le film de Claude Berri sorti voilà 40 ans : « Un moment d’égarement ».
« C’était un papa cool, on allait chez lui, on goûtait du vin, on avait le droit de fumer, on discutait de tout sans retenue », explique la partie civile, aujourd’hui âgée de 27 ans et mère d’une petite fille.
Elle en avait à l’époque 14 lorsque, poursuit-elle :
« Il nous considérait sa fille et moi comme un peu plus que des enfants, nous disait que les petits cons à scooters n’étaient pas forcément pour nous, qu’il fallait qu’on apprenne à connaître notre corps… »
Tout a basculé en août 2004, dans les environs de Gênes, en Italie, au cours de la dernière nuit d’une semaine de vacances entre amis. Trois familles de voisins se sont retrouvées là. L’accusé, qui a alors 36 ans, est venu avec ses enfants mais sans sa compagne de l’époque. Le voici qui regagne sa chambre au terme d’une soirée arrosée au restaurant. Il est alors le seul adulte dans la maison. Sa fille de 13 ans est en train de vomir la grappa qu’elle a partagée avec sa meilleure amie, d’un an son aînée, et un employé de la maison.
« La relation qu’on avait était anormale, ce qui s’est passé en a découlé »
La plus jeune part cuver dans son lit et son père et son amie se retrouve à fumer et discuter à la fenêtre de la chambre d’à côté. L’ado est en chemise de nuit, l’adulte en short et torse nu. Un baiser et quelques secondes plus tard, ils se retrouvent sur le lit. « Ça a duré cinq minutes, mais cinq minutes de trop », reconnaît aujourd’hui l’accusé, qui savait que l’ado avait déjà eu une première expérience sexuelle en début d’année. « Je suis allée me coucher, il m’a suivie et je me souviens m’être dit : “Que ça se termine et vite” », dit la plaignante. Qui poursuit : « Mon corps, lui, ne s’est jamais trompé et après quelques minutes je l’ai repoussé et je suis sortie. »
Pour l’accusé, qui a commencé le procès en sanglotant des excuses quant aux conséquences de cet épisode, ces cinq minutes ont été la conséquence d’un « jeu de séduction » de la part de l’adolescente au cours de ces vacances : « Bien sûr, j’ai fait une connerie et ça n’aurait jamais dû se passer. Mais je n’ai pas le sentiment d’avoir abusé d’elle. »
« Je n’ai pas vécu ça comme ça, je pense qu’il y a eu une confusion », indique la jeune femme qui a mis beaucoup de temps à parler des faits et « à poser le mot viol sur ce qui m’était arrivé ». Avant de porter plainte en janvier 2013.
« La relation qu’on avait était anormale, ce qui s’est passé en a découlé », observait-elle hier au premier jour du procès.
« Une enfant de moins de 15 ans, on n’y touche pas », a rappelé la présidente Jacqueline Wirz.
Si le détournement de mineure est établi, c’est sur le viol (qui nécessite violence, contrainte, menace ou surprise) que les jurés devront statuer. Verdict aujourd’hui.
Pierre LAURENT
Source: Est Républicain
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