Belgique | Cinq hommes accusés d’avoir monté un réseau de pédopornographie -38 victimes déjà identifiées et 9 millions de fichiers pédopornographiques – viennent d’être condamnés à de la prison ferme
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
- 01/04/2020
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Cinq hommes, accusés d’avoir partagé 9 millions de contenus pédopornographiques au sein d’un réseau très organisé et structuré, viennent d’écoper de prison ferme.
À l’heure actuelle, 38 enfants ont déjà été identifiés. D’autres milliers doivent encore être retrouvés. Les cinq hommes sont poursuivis pour traite des êtres humains et risquent 20 ans de prison. Au terme du plus grand procès de pédopornographie jamais organisé en Belgique, les pédocriminels ont écopé de peines allant de 5 à 16 ans de prison ferme.
Ces hommes ne sont pas des marginaux.
Ils ont tous moins de quarante ans et ont un profil tout à fait ordinaire : père de famille ou célibataire, avec une belle position sociale.
Parmi eux, trois Belges, un Hollandais et un Anglais.
Ils sont soupçonnés d’avoir fabriqué et distribué de la pédopornographie en exploitant leurs propres enfants, beaux-enfants ou enfants de connaissances.
L’affaire démarre en mai 2015 lorsque la police arrête un Courtraisien de 34 ans photographiant des enfants à moitié nus sur la plage de Blankenberge, raconte 7sur7.
Une perquisition à son domicile permet de découvrir 9 millions de fichiers à caractère pédopornographique dont 664 séries inédites.
Chaque série comprenant une centaine de photos et de vidéos, du “fait maison”.
Pour les analystes d’Europol, c’est tout à fait “unique”.
Généralement, le contenu retrouvé est ancien et circule depuis des années sur le web.
Ici, il s’agit de matière nouvelle.
Autrement dit, des photos et des vidéos des propres enfants des accusés, de leurs beaux-enfants ou encore d’enfants de connaissances.
Les accusés ne se limitaient pas à des contacts en ligne. Ils se retrouvaient aussi dans la vie réelle.
Ils passaient des vacances ensemble, faisaient des excursions à la piscine, la patinoire ou encore au marché de Noël.
Lors de ces moments, ils regardaient des contenus pédopornographiques, mais en créaient aussi en abusant sexuellement des enfants.
Certains ne sont pas plus âgés que deux ans.
Les cinq accusés étaient également équipés avec, par exemple, une montre avec une caméra intégrée pour pouvoir filmer à leur insu les enfants qui nageaient ou qui prenaient leur douche.
Parmi les suspects se trouve un informaticien de 28 ans qui aurait opéré comme “bibliothécaire” en classant les fichiers par type d’abus, âge et origine.
Les hommes auraient opéré sur le site de chat Omeagle, où ils se seraient fait passer pour des jeunes filles pour contacter des garçons mineurs, envoyant des photos de poitrines dénudées en demandant à leurs jeunes interlocuteurs “de montrer quelque chose”.
Les images auraient ensuite été enregistrées.
Pour l’heure, seules 38 victimes ont été identifiées, de nationalité belge, allemande, néerlandaise, portugaise ou américaine, “mais il y a encore des milliers de victimes qui n’ont pas été identifiées à partir de ces photos et vidéos” a précisé Heidi De Pauw, PDG de Child Focus auprès du journal flamand Het Laatste Nieuws (article en néerlandais).
Cela doit être considéré comme une priorité”.
Fait rare selon Heidi De Pauw, ce dossier est porté par la Belgique.
Souvent, ce sont des polices étrangères qui alertent sur les cas de pédopornographie.
L’association a d’ailleurs décidé de se porter partie civile pour être le visage des victimes.
Les cinq hommes ont été condamnés mardi 31 mars par le tribunal correctionnel de Termonde à des peines de 5 à 16 ans ferme dans le plus grand procès de pédopornographie jamais organisé en Belgique.
Les prévenus avaient constitué une base données comprenant plus de 9 millions d’images pédopornographiques.
Trois Belges, un Néerlandais et un Britannique devaient répondre de possession, production et diffusion de pornographie infantile, d’incitation à la maltraitance d’enfants, d’abus d’enfants et de trafic d’êtres humains.
Niels M., considéré comme le cerveau du réseau, recherchait frénétiquement des images pédopornographiques et entrait en contact avec des mineurs d’âge en vue d’entretenir des relations sexuelles avec eux.
L’homme a également abusé de son propre fils et de son beau-fils.
En ce qui concerne Dimitry D., un collège d’experts a été désigné afin de déterminer si l’homme devait être interné.
Child Focus et certains enfants abusés s’étaient constitués parties civiles.
Source : rtbf.be
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